Je suis impatient de voir ta synthèse sur le système universitaire chinois, ne connaissant pas beaucoup le sujet. Excuse par avance des imprécisions, je ne citerai pas de chiffres, n'ayant pas mes sources à portée.
En fait la majorité des banques ne sont pas privatisées. En 2006, 98% des actifs financiers étaient propriété de l’État.
Je n'ai pas parlé de la majorité des banques (je n'en savais rien), mais des principales banques chinoises. Après 1979 la Banque du Peuple a vu la fin de son monopole, il y a eu déconcentration du système bancaire et la mise en place de banques de développements (communications, crédit agricole, etc...). Mais ce n'est qu'après les réformes de 1994 que les 4 principales banques chinoises (et d'autres) ont pu évoluer vers un statut de banque commerciale. Quelle est ta source sur les actifs financiers ? c'est intéressant mais ça m'étonne beaucoup. Sais-tu par exemple que presque 1/4 des actifs financiers sont considérés par les autorités comme pourries ? (à cause du système de crédit qui n'est pas encadré et qui fonctionne sur les relations personnelles entre fonctionnaires locaux, directeurs d'entreprises et de banques. c'est d'ailleurs un des éléments qui fait s'arracher les cheveux aux dirigeants centraux dans leurs arbitrages politiques entre soutien à la consommation intérieure et assainissement des capitaux/investissements. Ce que tu avances m'étonnes beaucoup aussi vu que depuis l'extension du système de contrats en 1988 les gouvernements locaux et les entreprises peuvent se financer sur des marchés extérieurs (à moins que tu ne parlais des actifs financiers dans les banques).
Non, il y a d'autres banques majeures : la Banque de développement de Chine, la Banque agricole de Chine, la Banque de construction de Chine, la Banque industrielle et commerciale de Chine. Tu remarqueras à l'occasion que tu fais aussi erreur sur les réformes, car c'est en 1994 que fut créée cette dernière banque.
Oui, mais ces banques sont semblables à toutes les banques de développement des autres pays capitalistes, elles se financent sur les marchés extérieurs. Le seuil plafond pour les fonds extérieurs est de 20-25% si j'ai bonne mémoire. Je me souviens d'un exemple précis : la HSBC a plus de 20% dans la banque des communications.
A te lire on a l'impression que la Chine suit un long déclin en matière de couverture sociale. Sauf que tu oublies d'évoquer les nombreuses réformes mises en place depuis 1978 et plus dernièrement. Tes affirmations me semblent erronées ou partiales. Ne serait-ce que face à ces données :
Plusieurs éléments complémentaires à ma première argumentation :
1) Le revenu disponible brut des ménages chinois est un des plus bas du monde, et leur taux d' épargne une des plus élevée au monde. Cela s'explique principalement par des comportements d'épargne de précaution vu la faiblesse ou l'inexistence du système social pour la majorité des travailleurs. Qu'il y ait des législations prises par l'Assemblée du Peuple est une chose, qu'elles soient appliquées par les gouvernements locaux en est une autre. Si tu t'intéresses à l'actualité en Chine, tu sais très bien le décalage qu'il y a entre les lois et leur application. ça fait 20 ans que l'Etat central essaie d'imposer un système social aux entreprises, qui jouent de leurs appuis dans les administrations locales pour contourner les lois sociales ... sans succès donc.
2) Pour revenir sur les arguments du texte :
2.1 : Les anciennes entreprises d'Etat privatisées ne sont plus légalement tenues d'assurer une protection sociale à leur travailleur. Cela se comprend par le fait que les grandes entreprises préfèrent donner des avantages en termes de logement familial/restauration/loisirs/services en tout genre pour garder leurs employés (car même en temps de crise il y a une forte concurrence des entreprises pour s'accaparer la main d'oeuvre). Dans certaines municipalités/préfectures il y a des marchés de l'emploi qui sont organisées par les entreprises où les services proposés par les entreprises sont déterminants
2.2 : Assurance chômage et pension. Vu l'ampleur du sous-emploi dans l'économie chinoise, très peu de chômeurs sont indemnisés. Et ceux qui le sont, le sont très faiblement (je citerai des chiffres si tu me le demandes). Au moins 30% des diplômés sont au chômage les premières années, sans compter les Xiagang, qui sont une catégorie de chômeurs non officiels (bien qu'ils aient été récemment intégrés dans les stats officielles du chômage urbain) ils touchent un salaire de subsistance sans avoir à travailler pour l'entreprise. C'est une stratégie souvent utilisée pour contourner le versement des pensions. Je ne compte pas non plus les immigrés de l'intérieur ((mingong), qui sont souvent employés au black. En fait les premiers dispositifs de protection pour les chômeurs officiels datent des années 2000. Après un licenciement, les entreprises ne sont plus légalement tenues de verser des indemnités, ce qui pousse les travailleurs à accepter très souvent une réintégration pour des salaires beaucoup plus bas ou des rémunérations forfaitaires ou sur un poste avec des conditions de travail dégradées. Enfin, dernier élément la Chine compte énormément de PME (et d'auto-entrepreneurs) qui réussissent, mais qui sont du coup incapables de rivaliser avec les grandes entreprises en termes de prestations sociales. On a donc un système de sécurité sociale qui est tout sauf centralisé et applicable à l'ensemble des catégories de travailleurs chinois, contrairement à ce que tes textes laissent entendre.
3) Sur la planification. Dans l'URSS de Khrouchtchev aussi il y avait une planification décentralisée. Cela n'empêchait pas que les mécanismes d'échanges se faisaient sur un système de marché. D'ailleurs même dans une planification centralisée il y a des marchés. Mao a d'ailleurs défendu une forme décentralisée de planification.
3.1 : 1980-1990 : fin du double système de prix (un prix pour les moyens de productions fixés par le Plan et un autre fixé par le marché pour les biens de consommation)
3.2 : il est dit dans ce texte que l'économie chinoise est une économie mixte, permettant la concurrence entre privé et public. Faux. Car premièrement la stratégie des dirigeants centraux a toujours été de constituer des secteurs stratégiques capables de résister à la concurrence mondiale, avoir des champions d'industrie et de service en délaissant les autres secteurs (voir la réforme des entreprises d'Etat dans mon argumentation précédente). Deuxièmement le secteur public a une productivité globale inférieure à celle du secteur privé (malgré une formation plus avancée chez les travailleurs du public !) Depuis les années 2000 il y a plus d'entreprises privées que d'entreprises publiques, beaucoup ont connu des difficultés face à l'ouverture des marchés après 2001.
3.3 : révision constitutionnelle de 2004 : le principe de propriété privée est déclaré inviolable, revoté par le congrès du PCC de 2005.
4) Enfin ton dernier texte mentionne des mécanismes d'incitations et des instruments économiques comme les taxes/subventions et les taux d'intérêts comme élément du système de planification ... alors en France on est encore sous le commissariat général au plan c'est ça ?
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