Depuis plusieurs jours on accuse le gouvernement syrien d'armer les communistes du PKK (kurdes) qui se seraient installés au nord du pays. Maintenant Le Monde affirme que le PKK soutient les rebelles contre Damas. Malheureusement ces imbéciles ont mis leur article dans l'espace payant.
3 participants
Que fait le PKK en Syrie ?
Pedro- Pionnier
- Messages : 246
Date d'inscription : 18/06/2011
- Message n°2
Re: Que fait le PKK en Syrie ?
Le PKK a historiquement bénéficié du soutien syrien dans les années 80-90, quand la Turquie était l'Israël bis de la région ; ils avaient un camp d'entraînement dans la Bekaa (au Liban, sous contrôle syrien). Mais ensuite, les relations entre Damas et Ankara ont connu une période de beau fixe, précisément au moment où la guérilla kurde reprennait en Turquie, je ne sais pas ce que les relations Syrie-PKK sont devenues à ce moment-là.
J'aurais tendance à dire que, comme le FPLP, ils s'écrasent pour n'insulter aucun avenir... En même temps, la Turquie soutient les rebelles, ce qui pourrait justifier un soutien PKK au régime. Mais celui-ci s'est aussi mis à persécuter "ses" kurdes, ce qui pourrait justifier un soutien du PKK à la rébellion (surtout que Ankara ne soutient certainement pas la composante kurde de celle-ci, alors...).
Difficile à dire... Faisons nos recherches chacun de notre côté.
J'aurais tendance à dire que, comme le FPLP, ils s'écrasent pour n'insulter aucun avenir... En même temps, la Turquie soutient les rebelles, ce qui pourrait justifier un soutien PKK au régime. Mais celui-ci s'est aussi mis à persécuter "ses" kurdes, ce qui pourrait justifier un soutien du PKK à la rébellion (surtout que Ankara ne soutient certainement pas la composante kurde de celle-ci, alors...).
Difficile à dire... Faisons nos recherches chacun de notre côté.
Joe- Partisan
- Messages : 687
Date d'inscription : 17/06/2011
- Message n°3
Re: Que fait le PKK en Syrie ?
Voici l'article du Monde que j'évoquais. Cet article ne dit strictement rien et ne prouve pas du tout que le PKK se soit rallié aux rebelles. Il ne contredit en rien les affirmations selon lesquelles il aurait reçu des armes du gouvernement syrien, et il en rajoute même en disant que le PKK s'oppose à l'ASL. Il est probable cependant que nos amis kurdes n'entretiennent pas les relations les plus cordiales avec Assad, et qu'ils se sont sans doute imposés dans le paysage en pensant sauter sur l'occasion. Scénario très intéressant et à suivre : leur action aidera peut-être la Syrie contre les bandes armées, et en même temps elle aidera peut-être aussi les Kurdes.
Je crois qu'on peut dire qu'ils ne s'afficheront ni du côté d'Assad ni du côté des rebelles, au cas où ces derniers gagneraient. Mais pour le moment, il me semble probable qu'ils s'opposent aux rebelles avant tout, et cherchent à se sécuriser une position pour pouvoir négocier avec Assad par la suite.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Les Kurdes du PKK à l'offensive contre le régime de Damas
LE MONDE | 23.07.2012 à 15h19 • Mis à jour le 24.07.2012 à 11h27
Par Guillaume Perrier (Istanbul, correspondance)
Je crois qu'on peut dire qu'ils ne s'afficheront ni du côté d'Assad ni du côté des rebelles, au cas où ces derniers gagneraient. Mais pour le moment, il me semble probable qu'ils s'opposent aux rebelles avant tout, et cherchent à se sécuriser une position pour pouvoir négocier avec Assad par la suite.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Les Kurdes du PKK à l'offensive contre le régime de Damas
LE MONDE | 23.07.2012 à 15h19 • Mis à jour le 24.07.2012 à 11h27
Par Guillaume Perrier (Istanbul, correspondance)
- Spoiler:
- Un embryon d'Etat kurde est-il en train de naître de la guerre civile syrienne ? C'est la question qui préoccupe ces jours-ci la Turquie voisine. Profitant de l'affaiblissement des forces de Bachar Al-Assad, des miliciens kurdes affiliés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont pris possession de plusieurs villes du nord de la Syrie depuis jeudi 19 juillet. Sans qu'un coup de feu soit tiré, le drapeau kurde et les emblèmes de la guérilla marxiste-léniniste fondée par Abdullah Ocalan ont été hissés sur les bâtiments officiels à Ayn Al-Arab, ville frontalière de la province d'Alep, qui a repris son nom kurde de Kobani après le retrait de l'armée restée loyale au président syrien.
Dans la foulée, le mouvement s'est propagé à toute la région : depuis Efrin, au nord d'Alep, jusqu'à Derik (Al-Malikiyah), à la frontière irakienne, en passant par Amudah et Darbasiyah, les Kurdes célèbrent "la libération du Kurdistan occidental" et déboulonnent les portraits de la famille Assad.
En revanche, les troupes de Damas contrôlent toujours Qamishli, sur la frontière, où, pour la première fois depuis le début de l'insurrection, des accrochages ont été signalés avec les comités de défense kurdes, samedi, après une manifestation antirégime, faisant au moins un mort et plusieurs blessés.
POSITION D'ATTENTE
"Tous les Kurdes attendent la libération de Qamishli, la plus grande ville kurde de Syrie, considérée comme la capitale administrative et politique. Alors seulement, nous pourrons sentir le vent de la liberté au Kurdistan", estime Sherzad Yezidi, un membre du Parti de l'union démocratique (PYD), la filiale syrienne du PKK et principale force politique kurde syrienne. Ce pourrait être une question de jours. Vendredi, l'Union des comités de coordination kurdes a ordonné le départ de toutes les forces syriennes de la région. "Sinon, elles seront forcées à partir."
Jusqu'ici, la région s'était tenue en retrait de la vague de soulèvements, hormis quelques manifestations sporadiques. Prenant ses distances avec les autorités de Damas comme avec la rébellion, jugée trop proche des pays du Golfe et de la Turquie, la minorité kurde était en position d'attente.
Le régime de Bachar Al-Assad, lui, a tenté de jouer cette carte contre son voisin turc : l'une de ses premières mesures fut d'accorder la nationalité syrienne à 300 000 Kurdes privés de leurs droits depuis quarante ans et d'autoriser le chef du PYD, Salih Muslim, à rentrer d'exil. En dix-huit mois, environ 600 prisonniers politiques du PYD ont été libérés de prison et plusieurs milliers de combattants du PKK, retranchés dans le nord de l'Irak, auraient trouvé refuge côté syrien, faisant craindre à la Turquie qu'un nouveau sanctuaire ne se constitue à sa frontière.
200 BARRAGES ROUTIERS
En retour, le PKK et sa filiale ont servi de rempart contre la progression sur le terrain de l'Armée syrienne libre (ASL). Celle-ci a été repoussée après avoir tenté d'entrer dans Efrin, le bastion politique du PYD, il y a quelques jours. Même scénario à Ayn Al-Arab. "Les Kurdes ont leurs propres forces et n'ont pas besoin de combattants arabes ou d'hommes venus de l'étranger", lance un membre du PYD.
Les combattants kurdes tiennent plus de 200 barrages routiers au nord et à l'est d'Alep, constituant un véritable verrou autour de la deuxième ville du pays. Nombre de points de passage le long de la frontière turque sont également sous son contrôle, ce qui a longtemps ralenti l'acheminement d'armes à destination de la rébellion.
Mais le changement d'attitude de la principale force kurde fait suite à la tenue, début juillet, à Erbil, au Kurdistan irakien, d'une conférence réunissant tous les partis kurdes syriens. Sponsorisée par le principal responsable de la région autonome d'Irak, Massoud Barzani, cette rencontre a débouché sur un accord entre le PYD et la douzaine de partis kurdes réunis dans le Conseil national kurde, favorable au renversement du régime de Damas. Une intervention décisive.
Guillaume Perrier (Istanbul, correspondance)
Pedro- Pionnier
- Messages : 246
Date d'inscription : 18/06/2011
- Message n°4
Re: Que fait le PKK en Syrie ?
Ce que semble dire l'article, c'est que le PKK et son jumeau local le PYD s'oppose
Ce n'est pas étonnant dans la région, où les guerres civiles peuvent facilement être des billards à trois bandes voire plus... Chacun défend sa communauté avant tout, comme au Liban les druzes pouvait se foutre sur la gueule aussi bien avec les israéliens qu'avec les syriens, avec les phalanges maronites qu'avec le Hezbollah et le Amal chiite, etc.
Les Kurdes sont eux mêmes divisés entre eux : les Kurdes irakiens ne sont pas, mais alors pas du tout solidaires des Kurdes de Turquie et d'Iran, et aident ces pays à les traquer. Ils se foutent même sur la gueule entre eux : il y a en fait deux Kurdistan irakiens, le Kurdistan-Barzani qui est devenu (apparemment) une vraie plaque tournante du Mossad, et le Kurdistan-Talabani devenu une province iranienne... C'est dire.
. Ils profitent de la débandade de l'armée d'Assad, sans pour autant laisser l'ASL (arabe sunnite) prendre sa place.avec les autorités de Damas comme avec la rébellion, jugée trop proche des pays du Golfe et de la Turquie
Ce n'est pas étonnant dans la région, où les guerres civiles peuvent facilement être des billards à trois bandes voire plus... Chacun défend sa communauté avant tout, comme au Liban les druzes pouvait se foutre sur la gueule aussi bien avec les israéliens qu'avec les syriens, avec les phalanges maronites qu'avec le Hezbollah et le Amal chiite, etc.
Les Kurdes sont eux mêmes divisés entre eux : les Kurdes irakiens ne sont pas, mais alors pas du tout solidaires des Kurdes de Turquie et d'Iran, et aident ces pays à les traquer. Ils se foutent même sur la gueule entre eux : il y a en fait deux Kurdistan irakiens, le Kurdistan-Barzani qui est devenu (apparemment) une vraie plaque tournante du Mossad, et le Kurdistan-Talabani devenu une province iranienne... C'est dire.
Joe- Partisan
- Messages : 687
Date d'inscription : 17/06/2011
- Message n°5
Re: Que fait le PKK en Syrie ?
Je crois que ça va plus loin que ça, car pas mal d'articles jusqu'à présent évoquent aussi l'envoi d'armes au PKK par Damas. Donc ils n'ont pas pu simplement s'incruster comme ça. A mon avis ils sont dans une situation où chacun trouve son compte, sans pour autant faire ami-ami car ils savent que la lutte risque d'être encore plus dure après. La comparaison avec le Liban n'est peut-être pas fausse : Les Druzes ont retourné leur veste plus d'une fois, un coup avec Damas et un coup contre.
En tout cas je crois qu'on tient là un truc majeur de ce conflit. Quel que soit le gagnant, il devra compter avec les kurdes. Et ce qui est amusant, c'est qu'on en parle pas beaucoup. Mais si les communistes kurdes encerclent Alep...
En tout cas je crois qu'on tient là un truc majeur de ce conflit. Quel que soit le gagnant, il devra compter avec les kurdes. Et ce qui est amusant, c'est qu'on en parle pas beaucoup. Mais si les communistes kurdes encerclent Alep...
Joe- Partisan
- Messages : 687
Date d'inscription : 17/06/2011
- Message n°6
Re: Que fait le PKK en Syrie ?
La Turquie a annoncé il y a quelques heures qu'elle n'hésiterait pas à frapper le PKK en Syrie.
marquetalia- Pionnier
- Messages : 117
Date d'inscription : 21/02/2012
- Message n°8
Re: Que fait le PKK en Syrie ?
la mise en place du nouvel ordre mondial u.s au moyen orient passe par l élimination de deux résistances armées:le pkk et le hezbollah libanais.
Mer 27 Mar - 22:33 par Resistance
» Espagne : la crise et la lutte des classes…
Lun 25 Mar - 21:52 par Resistance
» Le Hezbollah et le « fonctionnaire » Obama
Lun 25 Mar - 21:47 par Resistance
» Religion = connerie ?
Lun 25 Mar - 13:34 par Joe
» Monti piteux, Merkel triomphante, ou le nouveau Drang nach Osten *
Dim 24 Mar - 18:29 par Resistance
» La chine est-elle socialiste?
Dim 24 Mar - 13:42 par erve
» Belgique : actualités, et plus si affinités
Dim 24 Mar - 11:43 par erve
» L'effort institutionnel est constant pour faire taire les voix des penseurs critiques
Ven 22 Mar - 15:44 par Joe
» Guerre au Mali : pour ou contre ?
Jeu 21 Mar - 15:38 par Joe