On commémorait le 8 mars la journée internationale des femmes. Cette journée, héritage d’une proposition faite en 1910 par Clara Zetkin à la deuxième conférence de l’Internationale socialiste des femmes, est historiquement liée au mouvement révolutionnaire, à l’émancipation des femmes contre l’exploitation capitaliste. Le 8 mars est devenu, au fil du temps, une célébration symbolique des luttes de toutes les femmes pour leur émancipation.
Les institutions européennes ont fait mine de se mobiliser à l’approche de cette journée. Une table ronde a été organisée sur les mutilations génitales. Le Parlement a quant à lui organisé un séminaire consacré aux effets de la crise économique sur les femmes. Beaucoup de bruit mais au bout du compte, rien de vraiment concret.
Toutes les statistiques présentées par l’Union européenne ou la commission européenne montrent bien entendu que les conditions de travail des femmes en Europe ne sont en rien comparables à celles des hommes. Elles subissent plus sévèrement les effets de la crise, c’est désormais un lieu commun. Elles sont plus touchées par la destruction des fonctions sociales de l’État. Elles ne sont pas loin d’un tiers (31,6 %) à travailler à temps partiel dans l’Union européenne (tandis que les hommes ne sont 8,1% à évoluer dans les mêmes conditions). Très peu de femmes parviennent à prendre les commandes d’une grande entreprise (2,4 % en 2012), et l’écart salarial moyen est de 8.000 euros par an… en faveur des hommes. Et si plus de femmes que d’hommes détiennent un diplôme universitaire (60 % contre 40 % en 2007), leur taux d’emploi est plus faible (62,5 % contre 75,8 % en 2009), particulièrement si elles ont des enfants en bas âge.
Enfin, 80 millions de personnes (16,4 % de sa population) vivaient sous le seuil de pauvreté au sein de l’Union européenne, et l’appauvrissement de la population touche principalement les femmes, en particulier les femmes âgées et celles qui sont à la tête d’une famille monoparentale.
Mais ce qu’on s’est bien gardé de dire lors de cette journée est que la cause de ces régressions sociales dont sont victimes les femmes est à rechercher dans les politiques libérales qui visent à démanteler les services publics tout en s’attaquant aux lois sociales qui protégeaient jusque-là la main-d’œuvre féminine d’une plus grande exploitation. Les technocrates qui vantent ces discours à l’Union européenne et à la Commission ont réussi à rayer pratiquement les frontières au sein de l’espace Schengen, privant les différents États de la liberté de déterminer les règles qui doivent s’appliquer à la circulation des capitaux, des marchandises, des services et des personnes, entraînant de facto la déréglementation du travail. Prenons le cas du Semestre européen, adopté en 2011. Cette nouvelle usine à gaz vise à coordonner les politiques budgétaires des pays en procédant à un examen ex-ante des projets de budget. Mais qui sera chargé de superviser les finances des Etats ? Le CERS (comité européen du risque systémique), composé des gouverneurs des banques centrales, du président et du vice-président de la Banque centrale européenne, d’un membre de la Commission européenne et des présidents des trois autorités de surveillance européenne. Mais aussi et surtout, soixante institutions auront droit au chapitre, banques centrales nationales, experts, etc. Bien entendu, le contrôle des budgets nationaux par les institutions européennes n’a qu’un but : l’application des politiques d’austérité.
En résumé, toute la pensée économique européenne se résume en un principe : la réduction des déficits. C’est parce que tout un tas de règlements et autres mesures ont été mis en œuvre, qu’on a depuis quelques mois des injonctions de la commission européenne pour que la Belgique cesse d’indexer les salaires sur les prix, pour que la France diminue le salaire minimum ou qu’elle révise son système de retraites et ses politiques de l’emploi…
Et les femmes dans tout ça ? On apprend que le rapport adopté par la commission des droits de la femme du Parlement européen offre toute une série de recommandations pratiques pour améliorer leur condition : les États membres devraient encourager l’entreprenariat féminin, les crèches d’entreprises devraient être instaurées en priorité, etc. Une goutte d’eau au regard des mesures prises par ces mêmes institutions européennes visant à faire table rase des acquis sociaux.
Les femmes qui ne veulent pas voir instrumentalisée cette journée auront compris qu’elles n’avaient rien à attendre de Bruxelles… si ce n’est une nouvelle détérioration de leur condition. Sortir du carcan européen, c’est sortir de la doxa néolibérale. Les femmes n’auront rien à perdre… et beaucoup à y gagner.
Les institutions européennes ont fait mine de se mobiliser à l’approche de cette journée. Une table ronde a été organisée sur les mutilations génitales. Le Parlement a quant à lui organisé un séminaire consacré aux effets de la crise économique sur les femmes. Beaucoup de bruit mais au bout du compte, rien de vraiment concret.
Toutes les statistiques présentées par l’Union européenne ou la commission européenne montrent bien entendu que les conditions de travail des femmes en Europe ne sont en rien comparables à celles des hommes. Elles subissent plus sévèrement les effets de la crise, c’est désormais un lieu commun. Elles sont plus touchées par la destruction des fonctions sociales de l’État. Elles ne sont pas loin d’un tiers (31,6 %) à travailler à temps partiel dans l’Union européenne (tandis que les hommes ne sont 8,1% à évoluer dans les mêmes conditions). Très peu de femmes parviennent à prendre les commandes d’une grande entreprise (2,4 % en 2012), et l’écart salarial moyen est de 8.000 euros par an… en faveur des hommes. Et si plus de femmes que d’hommes détiennent un diplôme universitaire (60 % contre 40 % en 2007), leur taux d’emploi est plus faible (62,5 % contre 75,8 % en 2009), particulièrement si elles ont des enfants en bas âge.
Enfin, 80 millions de personnes (16,4 % de sa population) vivaient sous le seuil de pauvreté au sein de l’Union européenne, et l’appauvrissement de la population touche principalement les femmes, en particulier les femmes âgées et celles qui sont à la tête d’une famille monoparentale.
Mais ce qu’on s’est bien gardé de dire lors de cette journée est que la cause de ces régressions sociales dont sont victimes les femmes est à rechercher dans les politiques libérales qui visent à démanteler les services publics tout en s’attaquant aux lois sociales qui protégeaient jusque-là la main-d’œuvre féminine d’une plus grande exploitation. Les technocrates qui vantent ces discours à l’Union européenne et à la Commission ont réussi à rayer pratiquement les frontières au sein de l’espace Schengen, privant les différents États de la liberté de déterminer les règles qui doivent s’appliquer à la circulation des capitaux, des marchandises, des services et des personnes, entraînant de facto la déréglementation du travail. Prenons le cas du Semestre européen, adopté en 2011. Cette nouvelle usine à gaz vise à coordonner les politiques budgétaires des pays en procédant à un examen ex-ante des projets de budget. Mais qui sera chargé de superviser les finances des Etats ? Le CERS (comité européen du risque systémique), composé des gouverneurs des banques centrales, du président et du vice-président de la Banque centrale européenne, d’un membre de la Commission européenne et des présidents des trois autorités de surveillance européenne. Mais aussi et surtout, soixante institutions auront droit au chapitre, banques centrales nationales, experts, etc. Bien entendu, le contrôle des budgets nationaux par les institutions européennes n’a qu’un but : l’application des politiques d’austérité.
En résumé, toute la pensée économique européenne se résume en un principe : la réduction des déficits. C’est parce que tout un tas de règlements et autres mesures ont été mis en œuvre, qu’on a depuis quelques mois des injonctions de la commission européenne pour que la Belgique cesse d’indexer les salaires sur les prix, pour que la France diminue le salaire minimum ou qu’elle révise son système de retraites et ses politiques de l’emploi…
Et les femmes dans tout ça ? On apprend que le rapport adopté par la commission des droits de la femme du Parlement européen offre toute une série de recommandations pratiques pour améliorer leur condition : les États membres devraient encourager l’entreprenariat féminin, les crèches d’entreprises devraient être instaurées en priorité, etc. Une goutte d’eau au regard des mesures prises par ces mêmes institutions européennes visant à faire table rase des acquis sociaux.
Les femmes qui ne veulent pas voir instrumentalisée cette journée auront compris qu’elles n’avaient rien à attendre de Bruxelles… si ce n’est une nouvelle détérioration de leur condition. Sortir du carcan européen, c’est sortir de la doxa néolibérale. Les femmes n’auront rien à perdre… et beaucoup à y gagner.
Capitaine Martin
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