Mes réflexions :
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Sur Syriza, il y a eu plusieurs bons articles dans Solidaire, dont ce passage :
"
À gauche du Pasok, crédité de 10 à 11 % des voix également, on retrouve Syriza, la Gauche radicale. Cette coalition a proposé une alliance de gauche « anti-mémorandum » et attaque le KKE pour avoir refusé cette alliance. À première vue, le discours radical, anti-libéral, antiraciste de son président Tsipras, ressemble à celui des communistes.
Mais les différences sont pourtant de taille. Syriza veut renégocier la dette de la Grèce dans le cadre de l’Union européenne. Il a voté en faveur du traité de Maestricht, qui a contribué à la liquidation des droits des travailleurs à l’échelle européenne. Il a voté pour la politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne, qui a plongé des milliers d’agriculteurs et de pêcheurs dans la misère. Il s’est également prononcé en faveur d’une privatisation partielle des compagnies grecque d’électricité et de téléphone.
Quant à la proposition d’alliance de gauche, il faut se rappeler ce qui s’est passé sur l’île d’Ikaria, en mer Egée. Surnommée l’île rouge, Ikaria avait des maires communistes depuis des décennies. Aux élections communales de 2000, Syriza s’est alliée avec le Pasok, la Nouvelle Démocratie et l’extrême droite du LAOS pour renverser le KKE.
Yannis, sidérurgiste à l’usine d’Aspropyrgos, en grève depuis bientôt 6 mois, rappelle un autre élément : « À Volos, dans l’autre usine sidérurgique du groupe, Syriza, par l’intermédiaire de son représentant syndical, a voté contre la grève et pour le plan d’austérité du patron. »
Les sidérurgistes et les ouvriers des Chantiers navals savent aussi que la dette est un prétexte pour le patronat grec, les armateurs en tête, pour liquider l’emploi et les conventions collectives."
lien de l'article complet
Pour la tactique, je pense que comme pour le front de gauche français, il faut clairement s'approprier le score de la "gauche radicale" dans son ensemble, soit les 3 partis (KKE, SYRIZA, DIMAR -scission de synaspismos) qui totalisent 31,33% (sans compter les ptits scores de ptits partis gaucho).
D'autre part, il faut appuyer le score du KKE : ils progressent d'1% mais prennent 5 nouveaux sièges de députés (26).
Quant aux néonazis, au coeur de l'attention médiatique, il ne faut pas surestimer l'autre montée : en soi, ils ont tous pompé de l'autre parti d'EXD (LAOS) et ont su capter une partie de déçus (de ND). En tout, ils gagnent 4%. LAOS = 5.63% en 2009 (2,88% aujourd'hui) ; nazis = 6,97 % aujourd'hui. Donc, EXD en 2012 = un peu moins de 10% contre 6% en 2009.
Parcontre, ils obtiennent un groupe de députés plus conséquent que celui du LAOS (16 contre 21 XA aujourd'hui). Sans parler du 4e parti, devant le KKE, qui est une scission de ND (suite au fameux vote sur l'austérité), que je prenais pour centristes mais qui semblent plus à droite que ND.
Quant au fond, je pense que :
- c'est une grande victoire pour tout le camp menchevik en Europe. Ils ont réussi à larguer le KKE qui les avait toujours dominés et à rafler tout le capital électoral des socialistes (-30%), alors que le parti "gauche démocratique" était pressenti pour tenir ce rôle-là. Le KKE a échoué à cela (surtout qu'il appelait à un "pas de géant" pour cette élection). De manière générale et du point de vue européen, avec la victoire du PS en France, défendu à fond par le FdG hier soir, le camp bolchevique est face à un gros défi.
- en France et 1000 x plus en Grèce, énormément de gens se sont "gauchisés". On a mis l'accent et on continue à le mettre sur le nombre de gens qui sont "extrême-droitisé" mais il faut appuyer dans l'autre sens aussi. Comme Mélenchon l'avait dit : "à la fin, il n'y aura plus qu'eux et nous". Mais comme on l'a dit, c'est dans les cordes de partis tampons, entre le PS et nous, de partis mench' que s'est canalisé les échos de cette radicalisation. Ca risque très fort que cette tendance se déroule de la même manière partout en europe (comme en Belgique). Le prochain défi est que la tendance de "gauchisation" se poursuit pour arriver à ce qu'elle touche le camp bolchévique : pour revenir en Grèce, énormément de gens vont être déçus par Syriza (ils reposent sur une bulle électorale) et la plupart reviendront vers Pasok. Ce qu'il faut, c'est qu'une partie importante refuse ce choix et poursuit vers le KKE. Et là, je pense que la victoire de Syriza profite au KKE à moyen terme (pour la prochaine élection -sans parler des luttes bien sûr). Donc, pas de tristesse, je vois plein de perspectives pour eux (même si c'est pas la réflexion la plus matérialiste). ;-)
Une dernière chose, tout juste actuelle : c'est la formation du nouveau gouvernement. Je pense que c'est une bonne chose qu'il n'y ait pas de nouvelles élections parce que Syriza aurait encore plus pris (et les sondages montrent que le KKE aurait perdu ce qu'il avait gagné
), mais c'est un problème que Syriza ne fasse pas partie de ce gouvernement (de manière à ce qu'il se confonde avec les autres partis bourgeois).
A voir pour la suite, c'est clair que le KKE, modèle de PC ML pour tous les communistes en Europe, doit pouvoir réagir rapidement à cette situation inédite où les opportunistes de Syriza remportent une telle victoire !
Bon article face aux critiques : Un «gouvernement de gauche» n'est qu'un « radeau de sauvetage qui prend l'eau» pour ceux qui souffrent.
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