Aucune révolution, même bourgeoise, ne triomphe sans peuple en arme (soldats de l'an II, "têtes rondes" anglais, volunteers américains, soldats de Paoli, chemises rouges de Garibaldi etc. pour le cas des révolutions bourgeoises), et le fait qu'il y ait des défaites (comme celle de l'ERP en Argentine, dont j'ai récemment parlé dans un article) n'enlève rien à cela... La part de vérité dans ce que dit Michel, c'est que
la politique commande au fusil. Ce n'est pas "le fusil" qui triomphe en tant que tel, mais l'idéologie révolutionnaire qui triomphe à travers le fusil, lorsqu'il y a une stratégie correcte (guerre populaire prolongée). Les communistes ne sont pas fascinés par les flingues, ils laissent cela aux fascistes et aux gogolitos (dont même l'armée et la police ne voudront pas, ils finiront municipaux à coller des papillons sur les pare-brises, ou vigiles de supermarchés) ; ils s'en servent à contrecœur, mais avec
détermination. Il est clair qu'élaborer une idéologie (conception complète du monde) et une stratégie correctes est la condition, pas la quantité ni la qualité des flingues, en cela je rejoins ce que dit Michel (pas pour le reste !).
Pour la guillotine... le sort des ennemis du peuple après la révolution est toujours un vaste débat, beaucoup de camarades sont aujourd'hui favorables à la prison ; moi je persiste à penser que pour un certain nombre d'individus (des Massu, Bigeard ou Aussaresses hélas morts dans leurs lits, mais on pourra sur rattraper sur des Poncet etc.), quatre murs c'est déjà trois de trop...
Mais comme le disait Mao
on aura beau destituer [on pourrait même dire liquider] 2 000 partisans de la voie capitaliste durant cette grande Révolution culturelle, si on ne transforme pas notre conception du monde, il y en a 4 000 autres qui vont apparaître la prochaine fois.
et surtout :
Il faut faire une stricte distinction entre les deux sortes de contradictions de nature différente : les contradictions au sein du peuple ne doivent pas être traitées de la même façon que celles qui nous opposent à nos ennemis, tout comme les contradictions entre nos ennemis et nous-mêmes ne doivent pas être considérées comme des contradictions au sein du peuple. Il est normal qu'il y ait des opinions différentes parmi les masses populaires. La confrontation de différentes opinions est inévitable, nécessaire et bénéfique. [...] La méthode de raisonner avec faits à l'appui et celle de la persuasion par le raisonnement doivent être appliquées au cours du débat. Il n'est pas permis d'user de contrainte pour soumettre la minorité qui soutient des vues différentes. La minorité doit être protégée, parce que parfois la vérité est de son côté. [...] Au cours du débat, chaque révolutionnaire doit savoir réfléchir indépendamment et développer cet esprit communiste qui est d'oser penser, d'oser parler et d'oser agir.
(ce qui est, dans une certaine mesure, une critique de la Terreur révolutionnaire type Robespierre ou Staline, quand "la révolution dévore ses enfants").
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