+4
a.filetta
pottier
Joe
erve
8 participants
Belgique : actualités, et plus si affinités
Michel Come- Pionnier
- Messages : 193
Date d'inscription : 12/10/2011
Age : 76
Localisation : France
- Message n°51
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Le facisme (du siècle dernier) est un réel danger AAActuel. L'incompétence des pompiers pyromanes qui gouvernent conduit inexorablement à l'émergenge d'un "ordre nouveau".
pottier- Pionnier
- Messages : 135
Date d'inscription : 28/06/2011
- Message n°52
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Je voulais simplement dire qu'aujourd'hui, dans nos pays, l'enrôlement des esprits semble mieux se faire par ordinateur que par l'adhésion aux faisceaux...
Michel Come- Pionnier
- Messages : 193
Date d'inscription : 12/10/2011
Age : 76
Localisation : France
- Message n°53
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
tu veux dire que la technologie a évolué ? D'accord.
Mais , sur le fond, ça change quoi ?
Mais , sur le fond, ça change quoi ?
Michel Come- Pionnier
- Messages : 193
Date d'inscription : 12/10/2011
Age : 76
Localisation : France
- Message n°54
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Quand je lis la presse quotidienne, j'ai le sentiment qu'on a brulé le Bunderstag. Non ?
pottier- Pionnier
- Messages : 135
Date d'inscription : 28/06/2011
- Message n°55
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Sur la finalité -maintien du capitalisme par des moyens extrêmes- cela ne change rien.
Par contre, le conditionnement est plus subtil, « capillaire », multimodal et constant. Il flatte « l'individu » et les « communautés » pour mieux les nier.
L'hymne à la différence couvre l'uniformisation par le Marché...
C'est moins grossier que les sections d'assaut et le mythe de la race aryenne. A l’époque, une fois chez toi, tu pouvais dans une large mesure échapper au bourrage de crâne.
Aujourd'hui, la propagande s'introduit chez toi et beaucoup de personnes participent volontairement à ce nouvel embrigadement et payent même pour subir cette « bonne parole ».
Je n'écris pas ça pour évacuer la question. Au contraire, je trouve cette situation alarmante.
Je ne suis pas marxiste-léniniste mais je crois avoir des convergences avec les personnes qui le sont.
Par contre, le conditionnement est plus subtil, « capillaire », multimodal et constant. Il flatte « l'individu » et les « communautés » pour mieux les nier.
L'hymne à la différence couvre l'uniformisation par le Marché...
C'est moins grossier que les sections d'assaut et le mythe de la race aryenne. A l’époque, une fois chez toi, tu pouvais dans une large mesure échapper au bourrage de crâne.
Aujourd'hui, la propagande s'introduit chez toi et beaucoup de personnes participent volontairement à ce nouvel embrigadement et payent même pour subir cette « bonne parole ».
Je n'écris pas ça pour évacuer la question. Au contraire, je trouve cette situation alarmante.
Je ne suis pas marxiste-léniniste mais je crois avoir des convergences avec les personnes qui le sont.
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°56
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Il y a 15 ans, la lutte des forges de Clabecq. C'est un conflit social important en Belgique qui a été mené par une délégation de syndicalistes, disons, "anarcho-communiste" (terme à prendre avec des pincettes). Interview dans Solidaire, l'hebdo du PTB de Roberto D'Orazio, le délégué principal à l'époque.
- Spoiler:
- Roberto D’Orazio :: « J'ai l'habitude de contester les scénarios. »
Quinze ans après la fin de la lutte pour la survie des Forges de Clabecq, la figure de cette résistance revient sous les projecteurs. Si Roberto D’Orazio joue dans un film, il n’envisage cependant pas de quitter son travail d’électricien. Il nous a reçu chez lui pour parler du film. Et, surtout, de la lutte.
Jo Cottenier et Jonathan Lefèvre
Figure de la lutte des travailleurs des Forges de Clabecq, Roberto D’Orazio, aujourd’hui électricien, est à l’affiche du film Au cul du loup : « J’aime bien ce film car il y a une rupture par rapport à l’ordre établi. » (Photo Au cul du loup, Need production)
« Il y a même des couleurs ! Et des grandes photos ! Avant, on ne voyait pas un cm2 de blanc tellement il y avait du texte ! » Lorsqu’on lui donne le dernier numéro de Solidaire, Roberto D’Orazio est agréablement surpris. Cet ancien syndicaliste a connu son heure de gloire au milieu des années 1990. Même s’il s’en serait bien passé. A l’époque, les Forges de Clabecq étaient menacées de fermeture. Après des années de lutte, les travailleurs obtenaient la victoire et le maintien de l’emploi. A la tête de la délégation syndicale, Roberto D’Orazio. Aujourd’hui, il est à l’affiche d’un film (Au cul du loup, voir encadré) qui traite du combat d’une jeune femme qui veut sortir de son quotidien en quittant de Charleroi pour aller vivre en Corse, où elle a hérité d’une maison.
Roberto D’Orazio. J’aime bien ce film car il y a une rupture. Quand je dis ça aux journalistes, ils répondent : « Oui mais vous, monsieur D’Orazio, vous aimez bien les ruptures. » Et bien oui ! Mais regardez le film : cette fille bénéficie d’un héritage, qui finalement n’est pas un héritage de millionnaire, mais elle va quand même affronter les difficultés. En affrontant les difficultés, on grandit. Et moi, j’ai fait ça à Clabecq. Je les ai affrontées et j’ai grandi grâce à ça. Je ne suis pas devenu plus riche, au contraire. Comme cette fille ne va pas devenir plus riche avec cette maison-là. Mais il y a une rupture avec les choses préétablies par le système. Il y a des lignes conductrices importantes.
Vous jouez le père de l’héroïne, Christina. Au début, vous êtes contre cette aventure, puis finalement vous l’aidez. Ce rôle, c’est vous ?
Roberto D’Orazio. Oui, je le vois comme ça. Soyons réalistes : je suis de ces origines-là, pas de Corse mais presque, les Abruzzes, c’est le même. Tu sais que tes parents sont partis de la région parce qu’ils ne pouvaient pas y vivre, tu y crevais de faim. Penser que tu vas sauter de joie si tu apprends qu’un de tes enfants veut retourner là-bas, ce n’est pas crédible. Après, que les enfants ne sont plus des enfants, qu’ils ont le droit de rêver et qu’ils ont le droit d’attaquer les difficultés, ça te fait changer. Ce passage-là est magnifique. Au début, il y a une réalité économique qui te positionne, tu te dis : « Attends, qu’est-ce que tu vas aller foutre là-bas ? » Mais il faut savoir accepter que la jeunesse doive affronter ce type de difficultés. Peu importe comment ça tourne, elle en sortira grandie. Sinon, tu restes bien dans le moule, tu restes vivre à Charleroi pour te marier avec ce fils de propriétaire de pizzeria en espérant qu’il devienne propriétaire plus tard.
Dans le film, il ya des scènes ou vous êtes silencieux. Cela ne devait pas être facile ?
Roberto D’Orazio. Je parlais beaucoup sur le plateau, avec tout le monde. Mais bon, tu as un scénario, tu dois t’y tenir. Même si évidemment tu as envie de te mêler à toutes les discussions. Chaque fois qu’ils disent deux mots tu as envie de leur dire : « Ce n’est pas ça qu’il faut faire, mais ça… » (Rires)
Le plus difficile était de suivre le scénario. Les acteurs ont l’habitude de suivre des scénarios. Moi, j’ai l’habitude de les contester ! A Clabecq, on avait du mal à suivre ce qui était écrit, on est des « libres-parleurs ».
Même quand vous êtes acteur dans un film, votre boussole reste la lutte de Clabecq…
Roberto D’Orazio. Un engagement comme celui-là, la façon dont on l’a vécu tous ensemble, ça te marque à vie. Plus le temps passe et plus tu te rends comptes que ce que nous avons fait est extraordinaire. Dommage qu’on ne puisse pas le refaire parce que ce serait encore mieux ! (Rires)
Le réalisateur, Pierre Duculot, dit que la morale du film est : « Il y a une vie avant la mort. Echouer n’est pas grave, ne jamais essayer est grave. » Une morale qui vous convient ?
Roberto D’Orazio. N’allons pas mettre là-derrière une plus grande réflexion qu’elle ne l’est en réalité. C’est une expérience en plus dans ma vie. Finalement, les gens diront : « Tiens, il n’y a pas qu’à Clabecq qu’il faisait du cinéma, il en fait aussi pour de bon. » C’est ce que tous les journalistes m’ont dit. Il y en a même un, après que je lui ai répondu « vous savez bien, les Italiens parlent beaucoup avec les mains », qui a dit « ah oui, monsieur Zenner s’en souvient ». J’ai fait semblant de ne pas l’entendre car ça devient ridicule. Dans le conflit de Clabecq, l’histoire de Zenner me fait chier (Voir encadré, NdlR). Je vais l’expliquer autrement. Je suis parti en Égypte il n’y a pas longtemps, en vacances (pas pendant le soulèvement populaire, sinon je me serais mêlé à ça). On était donc dans un berceau d’une culture importante. On est passé par les musées du Caire, Louxor, etc. Sur 15 jours, c’est énorme ce que tu vois ! Et dans un des voyages que l’on faisait en autocar, j’ai eu des problèmes digestifs. Un ami a fait ce voyage avec moi. Quand on reparle de ce voyage, il n’a retenu que mon problème digestif. Je trouve ça triste. Par rapport à ce que moi j’ai pu voir, c’est un peu comme l’événement Zenner dans le conflit de Clabecq. Il y a tellement eu de thèmes qui ont été abordés, des travailleurs qui essayaient de faire face à un système judiciaire dont ils n’avaient pas l’habitude et qui ont essayé de se faire conseiller, essayé de comprendre tout ça, les travailleurs qui n’acceptent pas le fatalisme, bref, des trucs extraordinaires. T’es comme en Égypte, devant la pyramide et tout ce que tu racontes, c’est que l’autre a eu une diarrhée dans l’autocar ! C’est ça l’histoire de Zenner, rien de plus.
Cela a fait quinze ans, le 2 février, que 70 000 personnes descendaient dans les rues de Tubize pour la marche pour l’emploi. Avec le blocage de l’autoroute, cela restera comme l’épisode le plus marquant du conflit ?
Roberto D’Orazio. J’espère que non. Au-delà du conflit concret, il y a beaucoup d’éléments intéressants durant la phase du procès. Politiquement et philosophiquement, le procès a permis d’analyser le système capitaliste et de comprendre le monde dans lequel on vit. Il y a beaucoup plus à retirer comme formation pédagogique. Bien sûr, l’affrontement de l’autoroute était extraordinaire. La marche aussi. Mais faire bouger les gens pour le procès était beaucoup plus difficile. C’était beaucoup plus engagé car c’était hors d’un intérêt pour le redémarrage de l’entreprise, hors d’un intérêt économique, c’était sur un enjeu politique et sur un intérêt de lutte de classes, fondamentalement. J’espère que les gens s’intéresseront plus à la partie « procès », même si ce procès n’aurait pas eu lieu si l’affrontement n’avait pas pris cette forme-là. Mais tous ces gens qui sont restés mobilisés aussi longtemps, qui ont compris l’énorme importance de ce procès, son enjeu, ça, c’est extraordinaire.
Vous pensez donc que l’organisation de la marche était plus « facile » ?
Roberto D’Orazio. Oui, car avec le type de syndicalisme que l’on avait à Clabecq, ce n’était pas un problème. Si on a su, d’une entreprise, lancer une marche nationale pour l’emploi, qui est devenue après la « marche multicolore », c’est dû au fait qu’une partie importante des militants et des délégués avait une vision politique précise. Sans cela, c’était impossible.
On a battu sur son terrain le système économique et on l’a obligé à redémarrer l’entreprise, on a gagné. Cela a été possible grâce à la vision très déterminée sur des lignes de gauche bien précises. Cette volonté de changement de société et d’émancipation et de mettre dans ta réflexion ce qu’est fondamentalement la lutte de classe, ça peut être très efficace.
Ce que je voudrais qui ressorte, c’est notre mot d’ordre « les richesses appartiennent à ceux qui les produisent ». Ce mot d’ordre s’est construit grâce à l’apport de militants de gauche venus nous soutenir.
La question qui revient dans l’actualité est : reste-t-il une place pour la sidérurgie aujourd’hui en Belgique ?
Roberto D’Orazio. Ça, c’est le système qui pose cette question comme ça. Pourquoi n’y aurait-il pas une place pour la sidérurgie ? On ne doit plus rien faire, nous, ici ? Il y a une place pour la sidérurgie, une place pour la chimie, il y a une place pour les maçons, les carreleurs, la construction… Mais le système dit « non, on n’a plus de place pour la sidérurgie ». Mais évidemment qu’il y a une place pour l’activité humaine et pour l’activité économique. Je dis toujours : « Tant que le grain ne va pas se transformer tout seul en tartine, on va devoir travailler ! » (Rires)
Les syndicalistes qui affrontent le problème actuellement à ArcelorMittal doivent s’inspirer de ce que j’ai dit sur l’importance d’avoir une vision politique, de prendre en compte la lutte des classes, de se rendre compte de ce que sont les intérêts des uns et les intérêts des autres. Par les temps qui courent, les syndicalistes ont intérêts à se radicaliser.
Lors d’un récent passage à la télévision, un journaliste vous a rappelé cette phrase : « S’il y a un parti qui n’a pas trahi les travailleurs, c’est le PTB. »
Roberto D’Orazio. Je l’ai dit et je le redirai encore plus fort s’il le faut. Si je l’ai dit, c’est parce que je le croyais et je le crois toujours profondément. Je ne peux pas nier une réalité que j’ai eue devant les yeux. La participation du PTB a été très importante dans le conflit et encore plus après, durant le procès. Nier ça, ce serait nier ma propre personnalité.
Avec le PTB, on a passé des heures a discuter. Je venais à peine d’apprendre à lire Bob et Bobette que les mecs du PTB me donnaient un manuel d’économie politique. Tu aurais vu le livre, il faisait plusieurs kilos. Il n’explique pas ça, le Larousse du système. (Rires)
Marx a encore beaucoup de choses a nous faire découvrir à condition qu’on soit capable de le faire évoluer, qu’on soit capable d’en absorber l’essentiel.
Qu’est-ce que cela vous fait de voir un Italien des Abruzzes à la tête du pays ?
Roberto D’Orazio. Ça me fait que je suis obligé de reconnaître que tout le monde qui vient de là-bas ne peut pas être intelligent et qu’il y a au moins un crétin. (Rires)
Mais la question se pose : ou lui est socialiste et moi je ne le suis pas ou moi je suis socialiste et lui ne l’est pas. Ce n’est pas ça du tout le socialisme !
Il est devenu « Monseigneur » maintenant. Il n’était pas Empereur lui ? Bientôt il va épouser la reine. Dés qu’Albert est mort, c’est Di Rupo qui devient roi. Quelle belle carrière ! (Rires)
Plus sérieusement, on est devant un plan antisocial comme on en n’avait plus vu depuis longtemps. Qu’est-ce qu’il est en train de faire là ? Ou bien tu travailles pour que les richesses produites dans ce pays appartiennent au peuple, aux gens qui les produisent, ou bien tu es à la solde du roi, des multinationales, des banques, comme il le montre jusqu’à présent.
Cette situation est très inquiétante. Je pense que l’on a un chemin à prendre : le Parlement européen. Ce n’est pas normal que l’on n’ait aucun représentant pour dire ce qu’on a à dire. On voit qu’aujourd’hui, l’Europe impose à l’Italie, par exemple, un gouvernement de banquiers. C’est inacceptable ça ! Si ça ce n’est pas du fascisme et de la dictature déguisée, c’est que je n’ai rien compris. Il faut aller jeter un pavé dans la marre des institutions européennes. On doit être capable d’aller à ce niveau-là aussi. Quand on gueulait qu’il fallait une Europe sociale, il ne faut pas seulement le gueuler, il faut aussi l’obtenir. Où on va là ?
Vous avez un nouveau projet artistique qui reprend la lutte de Clabecq ?
Roberto D’Orazio. Lorent Wanson m’a proposé de discuter avec un écrivain italien, Celestino, pour faire quelque chose, en effet. J’espère que ça va se faire car ce que je veux maintenant, c’est transmettre. Pas faire un truc anecdotique de la lutte, mais prendre les éléments où je retrouve cette position de classe. Le système a travaillé à effacer les patrons, à parler du marché comme si on ne savait pas qui était derrière, à parler des multinationales comme quelque chose d’abstrait… Prenons le temps, et on verra qui est derrière et qui n’y est pas.
La lutte de « ceux de Clabecq »
Au procès des 13 syndicalistes de Clabecq (dont Roberto D’Orazio), accusés d’avoir « incité par des discours et des écrits à commettre des délits », des dizaines de militants de gauche se mobilisaient à chaque audience. En 2002, ils seront enfin acquittés. (Photo Solidaire, Salim Hellalet)
Le 20 décembre 1996, la fermeture des Forges de Clabecq est annoncée. De nombreuses actions sont menées pour refuser la fermeture. Point culminant du conflit : la marche multicolore du 2 février 1997 qui rassemble à Tubize 70 000 personnes pour l’emploi. Au cours d’une de ces actions, des bulldozers repoussent une charge de la gendarmerie. Un autre incident où des coups sont donnés par un ouvrier de Clabecq au curateur de la faillite, Alain Zenner (avocat et politicien MR), est utilisé pour criminaliser ceux de Clabecq. Leur lutte permettra néanmoins, après 7 mois, la reprise des Forges par Duferco et le sauvetage d’un millier d’emploi.
Les incidents survenus tout le long du procès donneront lieu à une saga judiciaire qui durera près de quatre ans. 13 syndicalistes de Clabecq (dont Roberto D’Orazio) seront renvoyés devant les juridictions correctionnelles essentiellement pour avoir « incité par des discours et des écrits à commettre des délits ». Une défense ferme et une mobilisation à toutes les audiences du procès permettront d’obtenir l’acquittement des délégués.
Au cul du loup
Christina, bientôt 30 ans, vit dans la région de Charleroi, avec Marco, son petit ami. A la mort de sa grand-mère, elle hérite d’une maison en Corse. Dans son entourage, personne ne semble savoir pourquoi la vieille dame possédait cette maison. Sa famille presse Christina de vendre son bien. Mais elle s’y refuse. Elle veut comprendre pourquoi sa grand-mère lui a laissé cet étrange legs. Elle voit aussi dans cet héritage une occasion unique de remettre en question sa vie monotone. Sur un coup de tête, elle part seule à la découverte de sa maison. Ce voyage va chambouler son existence. Et celle de ses proches...Roberto D’Orazio joue le père de Christina. Un rôle de composition puisqu’il reste… calme du début à la fin, à l’exception notable d’une scène où le personnage et l’homme se fondent en une seule et même enveloppe.
Toutes les séances sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Plus d’infos sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Dernière édition par erve le Sam 3 Mar - 16:01, édité 2 fois
Joe- Partisan
- Messages : 687
Date d'inscription : 17/06/2011
- Message n°57
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Il faut choisir Spoiler dans le bouton "Autres".
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°58
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Une interview de Peter Mertens, le président, sur la sortie de son dernier livre, qui fait un tabac.
- Spoiler:
- Interview de Peter Mertens :: Comment osent-ils?/Hoe durven ze? : deux langues, une même analyse
Qui aurait cru que le livre de Peter Mertens, Hoe durven ze ? (Comment osent-ils ?), deviendrait en quelques semaines un best-seller en Flandre, suscitant une attention médiatique considérable ? Alors que L’Humanité Dimanche prépare une interview du président du PTB et que Peter Mertens donne des interviews radio aux Pays-Bas, la version française de son ouvrage sort ce 1er mars à la Foire du Livre de Bruxelles, et sera présentée par son auteur le 22 mars au Théâtre National.
Thomas Blommaert
Dès sa parution, à la fin du mois de décembre, les exemplaires de l’opus de Peter Mertens se vendaient comme des petits pains... Dans le Nord du pays, l’ouvrage se classe actuellement à la quatrième place du top 100 des meilleures ventes de livres toutes catégories.
L’énorme succès de la soirée inaugurale de présentation du livre en néerlandais à Anvers le 18 décembre annonçait déjà cet impressionnant décollage. Lors de l’événement, c’est un Peter Mertens stupéfait qui recevait des louanges des diverses personnalités présentes. « Mais, confesse-t-il, j’étais presque gêné de tous ces compliments de la part de ces personnes pour qui j’ai tant de respect. » Le président du PTB n’était pas au bout de ses surprises : Hoe durven ze? De euro, de crisis en de grote hold-up (Comment osent-ils? L’euro, la crise et le grand hold-up) en est à sa sixième réédition, et plus de 10 000 exemplaires ont déjà été achetés. Un chiffre impressionnant pour le marché limité des publications dans la langue de Vondel.
Peter Mertens. (Sourire.) Je ne m’attendais vraiment pas à un tel succès... C’est donc la preuve que les gens recherchent une explication cohérente de la crise, ce que les médias dominants n’apportent pas ou de manière très fragmentaire, abordant des éléments par-ci par-là. Ou alors, c’est en chœur avec les politiques qu’ils serinent le même refrain : tout le monde doit se serrer la ceinture. Mais les gens sentent bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas. J’ai aussi écrit Comment osent-ils ? lorsque l’establishment belge dansait sur la musique allemande : une partie encense ce « modèle », celui de la pauvreté et du dumping salarial; une autre, avec le PS, participe au même ballet, mais en silence. Si, aujourd’hui, l’accueil de ce modèle est plus critique au Nord du pays, c’est aussi un peu grâce au livre. Le livre en tant qu’arme ? Certainement, toute résistance commence par l’information. Se poser des questions sur ce qui se passe est le premier signe de la révolte. Et ce livre veut y contribuer.
Et, évidemment, je traite de la Grèce. Lorsque j’ai entamé la rédaction de cet ouvrage, ce pays n’était pas encore au devant de la scène médiatique. Ce qui est pourtant étrange : 2011 a été une année dramatique, qui a vu pas moins de 18 grèves générales et durant laquelle la résistance s’est très fortement manifestée. Comment osent-ils ? est le premier livre qui développe largement la situation grecque. J’y consacre tout un chapitre, que le site d’information alternative DeWereldMorgen.be a mis intégralement sur son site : il a été lu 40 000 fois, aux Pays-Bas également. Certaines personnes m’ont spontanément proposé de le traduire en anglais. Une dame grecque habitant en Hollande m’a signalé qu’elle voulait diffuser au moins le chapitre sur la Grèce dans son pays.
Comment-osent-ils ? n’est pas une traduction à 100 % de l’original en néerlandais. Il a par endroits été adapté. Comment osent-ils ? est-il donc un livre flamand ?
Peter Mertens. Evidemment non. Je suis le président d’un parti national, nous n’avons pas d’aile flamande, wallonne ou bruxelloise. J’aime ma langue, mais mon livre ne s’arrête pas à la frontière linguistique. Dans la version néerlandaise, je fais d’ailleurs pas mal de références à la Belgique francophone. Et je traite bien sûr de l’Allemagne, de la Grèce et de toute l’Europe.
C’est donc un livre européen ?
Peter Mertens. C’est un livre sur un système qui est dans une totale impasse et sur la crise économique et celle de l’euro, indissociablement imbriquées. Il ne s’agit pas d’une question belgo-belge, même pas européenne, mais mondiale.
Pourquoi ces adaptations dans la version française ?
Peter Mertens. Dans une traduction littérale, un certain nombre d’exemples et d’anecdotes auraient exigé de trop longues explications, le pays étant déjà divisé au plan des médias autant qu’au plan politique. Dans le premier chapitre, par exemple, je mentionne ma participation à l’émission Interne Keuken où je suis invité pour parler des impôts de 0,00005 % des multinationales. Il est clair que la toute grande majorité des francophones ne connaissent pas cette émission de Radio 1, au contraire de Mise au Point où Marco Van Hees et Raoul Hedebouw sont régulièrement invités. C’est donc bien plus logique de les mentionner davantage dans la version française, et de privilégier des références francophones. Mais, en aucun cas, il ne s’agit de changements fondamentaux.
Les chapitres sur l’idéologie et le nationalisme ont dû être assez bien adaptés. En néerlandais, j’évoque Theodore Dalrymple, un des idéologues de droite qui inspire De Wever. En français, j’analyse Sarkozy. Le chapitre en néerlandais sur le nationalisme est écrit sur mesure pour les gens réceptifs au message de la N-VA. En Wallonie, la situation est tout autre. Le PS y est toujours le plus grand parti, et il pratique le grand écart. D’un côté, il est au pouvoir depuis vingt ans, vend dans la pratique toutes les réformes néolibérales et embrasse en outre un nouveau régionalisme wallon qui n’est pas sans dangers. De l’autre côté, il existe un PS qui tient un langage de gauche et a toujours un lien relativement important avec la FGTB.
Alors que je parcourais déjà la Flandre pour présenter mon livre en néerlandais, David Pestieau, le rédacteur en chef de Solidaire et chef du service d’études du PTB, travaillait d’arrache-pied à ces adaptations. C’est totalement justifié que son nom figure sur la couverture. Je dois aussi remercier et féliciter d’autres personnes, dont celles des éditions Aden et celles qui ont traduit le livre : ce n’est pas une sinécure de traduire et adapter un tel livre en deux mois ! Mon style d’écriture a causé des insomnies aux traducteurs. Ils ont mouillé leur chemise et, pour eux, c’était aussi un engagement.
Votre style en néerlandais a récolté pas mal de compliments. Le retrouvez-vous dans la version française ?
Peter Mertens. Je pense que oui. Même si c’est quelque peu étrange de retrouver sa prose dans une autre langue. Mais, en tout cas, je suis très heureux de la qualité de la traduction. La version française de mon livre précédent, Priorités de gauche, reflétait un peu moins mon style et mon rythme.
Vous allez tout prochainement présenter l’édition française au Théâtre National, à Bruxelles. Qu’attendez-vous de cet événement ?
Peter Mertens. L’objectif que j’espère atteindre est le même qu’en Flandre : que l’ouvrage décolle en flèche. Et que la soirée, avec discussions et intermèdes culturels, soit enthousiasmante. Quant au lieu, le Théâtre National, il est simplement fantastique.
La traduction française ouvre des portes vers un lectorat bien plus étendu...
Peter Mertens. Oui. Cependant, en Flandre, il n’existe qu’un seul autre livre sur le sujet : De val van de euro (la chute de l’euro) du rédacteur en chef de l’hebdomadaire Trends Johan Van Overtveldt, un livre qui part d’un tout autre point de vue de classes. Dans le monde francophone, la concurrence est bien plus importante. Il existe quantité de livres sur la crise et la crise européenne. Mais, à ma connaissance il n’y a pas encore de livre qui part du point de vue de l’Europe d’en bas, qui n’éclaire pas seulement les faits et gestes de la Deutsche Bank, de BNP Paribas, de la Commission européenne, des autres institutions européennes, mais évoque aussi la situation, entre autres, d’Angela, nettoyeuse en Allemagne, ou d’un petit tenancier de café en Grèce.
« J’aimerais chaque semaine pouvoir mettre à jour tous les chapitres de mon livre », avez-vous récemment confié. Si vous en aviez la possibilité, qu’ajouteriez-vous ?
Peter Mertens. Dans le livre, j’évoque la catastrophe humanitaire en Grèce. Mais, désormais, sous le chantage de nouveaux prêts – qui servent uniquement à payer les intérêts des banques –, la situation empire encore: le salaire minimum diminue une énième fois pour atteindre 450 euros, et les pensions sont à nouveau rabotées de 5 à 10 %. Ce que commet l’Europe est un scandale incroyable ! Et on lit dans un éditorial d’un quotidien financier belge que la Grèce n’a pas d’autre choix que de renoncer à la démocratie et de remettre son économie dans les mains de l’Allemagne. Nous ne sommes plus très loin d’une « Neue Europa » qui engloutit le peu qui reste de la souveraineté démocratique. C’est le thème de mon dernier chapitre, où je décris comment Mario Monti, le golden boy de Goldman Sachs, applique cette recette en Italie. Mais qu’est-ce alors que la démocratie ? Et comment se fait-il que tout un peuple soit sacrifié sur l’autel du profit maximal ? C’est tout le débat actuel, et cela le restera encore dans les prochaines années.
Entre-temps Comment osent-ils ? effectue en quelque sorte son Tour de Flandre. Est-il bien accueilli ?
Peter Mertens. Heist-op-den-Berg, Geel, Willebroek, Saint-Nicolas, Bruxelles (à l’école Karl Marx de Comac, le mouvement de jeunes du PTB, NdlR), Malines... Je vois partout venir assister aux présentations le double du nombre de personnes attendues, en général une centaine. A Saint-Nicolas, il y avait même quelque 200 personnes, dans une salle paroissiale comble. J’ai le sentiment que beaucoup de progressistes attendaient un tel moment. Ces présentations informatives suscitent beaucoup de questions et discussions dans la salle. Et ce sont aussi des soirées où les gens se rencontrent.
Ces présentations sont souvent organisées par des syndicats et des organisations de terrain. La semaine dernière, l’hebdomadaire Knack écrivait : « Le titre du livre exprime parfaitement ce que pense la base des syndicats. » Et : « Pour cette base syndicale croissante, Peter Mertens est désormais un politicien qui fait autorité. »
Peter Mertens. C’est une chose que j’ai simplement ressentie. A Heist-op-den-Berg, par exemple, j’étais fortement grippé, et c’était difficile de m’y mettre. Mais je suis devenu euphorique quand j’ai vu que la quasi-totalité de la délégation syndicale de Van Hool, tant de la CSC que la FGTB, était présente. Même chose à Geel, avec DAF. A la réception de Nouvel-An à Anvers, par exemple, un docker à la taille impressionnante est venu vers moi, suite à sa lecture d’une interview dans P-magazine (un magazine people très populaire en Flandre). Avec une poignée de main plus que vigoureuse, il m’a lancé : « Allez mon gars, tu fais du bon boulot. Et te laisse pas faire, hein ! » Ces réactions font chaud au cœur. J’ai reçu tant de commentaires et de témoignages de soutien qu’à un certain moment je ne parvenais plus à suivre. Heureusement, depuis cette semaine, j’ai un collaborateur, Ivo Flachet, qui me donne un coup de main. Ainsi nous pourrons répondre à tout le monde, c’est bien la moindre des choses.
Avec cette tournée, votre agenda est plein à craquer. Cette semaine, par exemple, vous présentez chaque soir votre livre dans un endroit différent, sans compter une interview en radio. Vous tenez le coup ?
Peter Mertens. Je suis poussé par l’adrénaline, et mon énergie est nourrie par ceux au nom de qui je peux parler. Notre parti est dans une phase d’accélération, il y a une place à prendre à gauche de la social-démocratie. Les gens en ont assez de la pensée unique. Le PTB est en croissance. Lors de la dernière grève générale, des centaines de gens sont devenus membres. C’est le moment de passer à la vitesse supérieure. Et il n’y a pas que l’effet du livre. Knack a qualifié notre service d’études – sous la direction de David Pestieau – de « plus assidu du pays » ; notre porte-parole Raoul Hedebouw a l’an passé été primé comme meilleur espoir de la communication politique côté francophone ; Tom De Meester est reconnu comme spécialiste de l’énergie, et Marco Van Hees comme expert fiscal. Nous avons une large palette de thèmes et de personnalités qui font connaître le PTB.
Quant à l’attention médiatique, je n’ai pas à me plaindre. Cela a commencé par une interview de trois pages dans le Standaard. Après, j’ai été interviewé avec Dimitri Verhulst à De Zevende Dag (émission télévisée d’actualité politique de la VRT), ce qui a suscité beaucoup de réactions. A partir de là, tout s’est accéléré et tous les journaux ont traité de mon livre. L’écrivain néerlandophone Jeroen Olyslaegers m’a récemment envoyé un mail : « Vous êtes devenu une voix qui compte dans le débat en Flandre. » Un contre-courant dans des thèmes comme la fiscalité, les banques, l’Allemagne et la Grèce est nécessaire et important dans le débat démocratique. Lorsque, la semaine dernière, Terzake (émission télévisée de débats de la VRT) m’a interviewé en même temps que le professeur d’économie de l’université de Gand Koen Schoors, l’émission s’est ouverte par un petit film sur un village espagnol qui a rejeté le capitalisme. Cela confirme bien qu’il existe une autre voix en Europe. Qu’il s’agisse d’un village espagnol ou de la résistance en Grèce. En Belgique, c’est le PTB qui exprime cette voix.
Côté francophone, Le Soir a tout récemment titré une page sur le livre par « Un best-seller aux idées marxistes ».
Vous dites que c’est le moment de passer à la vitesse supérieure. Le PTB est-il prêt pour cela ? Ne souffre-t-il pas d’une maladie de croissance ?
Peter Mertens. Nous sommes très conscients de notre « problème positif ». Partout, des gens prennent une carte de membre du PTB et veulent poursuivre la construction de ce parti afin que celui-ci soit une structure solide – et pas un parti où affluent les opportunistes qui partent tout aussi vite quand le vent tourne. Nous ne considérons pas les gens comme un bétail d’électeurs, mais comme une force de changement dans la société. Le PTB est là pour organiser cette force mais, à cet effet, il faut développer des groupes de base forts, ce qui demande beaucoup de travail. Nous cherchons encore pas mal de responsables pour ces groupes de base, pour lesquels nous avons mis au point des formations. Mais ne vous en faites pas : nous y travaillons.
Commandez le livre: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°59
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Je voulais juste montrer un exemple de comment la presse peut écrire des papiers fantaisistes sur nous, que les trotskistes ou autres gauchistes reprennent après pour montrer qu'on n'est plus révolutionnaires.
L'article-exemple :
Le communiqué de presse du PTB en réponse :
L'article-exemple :
- Spoiler:
- Mertens: "le PTB est prêt aux concessions pour gouverner"
jeudi 29 mars 2012 à 17h40
(Belga) Le PTB est prêt aux concessions pour gouverner, affirme son président, Peter Mertens, dans un entretien accordé au Vif. Il envisage "un score de 5-8%" aux législatives de 2014, tout en misant sur le long terme.
Mertens: "le PTB est prêt aux concessions pour gouverner"
Interrogé sur le renouveau du parti d'extrême-gauche, M. Mertens indique que le PTB a enregistré 800 nouveaux affiliés depuis le début de l'année, pour un total de 5.000 membres, recrutés notamment dans les rangs syndicaux. Le PTB a par contre "perdu son aile la plus radicale", dit-il. "Un tiers du bureau du parti s'en est allé. C'est bien. Nous avons pu clôturer ce débat stérile avec des gens qui trouvent que ce n'est jamais assez, qui croient détenir 'la' vérité". M. Mertens en appelle à "une révolution des idées", plutôt qu'à une véritable insurrection. Quand il évoque ce sujet, le candidat français Jean-Luc "Mélenchon en appelle à une tradition révolutionnaire française que nous ne connaissons pas ici". Le président du PTB juge "gérable" d'obtenir 5% à 8% des voix en 2014. Mais le PTB ne veut pas "attirer les électeurs pour qu'ils quittent le navire", dit-il, en notant que construire prend du temps". S'il accuse le PS de faire "le grand écart permanent", M. Mertens se dit prêt aux concessions pour gouverner. Toutefois, "on ne pourrait envisager d'entrer dans une coalition que si elle allait à l'affrontement avec la Commission européenne", insiste-t-il. (MUA)
Source: Belga
Le communiqué de presse du PTB en réponse :
- Spoiler:
- « Le PTB prêt à des concessions pour gouverner » : un poisson d'avril avant l'heure de Belga?
Peter Mertens, président du PTB, tient à réagir à la dépêche Belga selon laquelle le PTB (Parti du Travail de Belgique) aspirerait à une participation au gouvernement.
Service de presse PTB
« C'est sans fondement. Le PTB est un parti d'opposition sociale. Ce qui signifie que nous voulons être en mesure de mener une opposition de gauche au Parlement. La question d'une participation gouvernementale ne se pose absolument pas » précise Peter Mertens.
Le président du parti de gauche poursuit : « En plus du fait que la question ne se pose pas, il est exclu que le PTB siège dans un gouvernement qui exécute les diktats de l'Union européenne ».
« Nos objectifs sont clairs : nous voulons percer aux prochaines élections communales d'octobre 2012 à Anvers, à Liège et à Bruxelles. La dépêche Belga ne peut être qu'un poisson d'avril lancé un peu trop rapidement » conclut ironiquement Peter Mertens.
Service de presse du PTB
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°60
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Juste quelques nouvelles :
D'abord, vite fait, un sondage qui vient de sortir (12/05) donne 3,4% au PTB en Wallonie (doublement des voix des élections de juin 2010) et 2,5% (+0,9%) à Bruxelles. Pour les grandes tendances, le schéma reste le même : PS perd un peu au profit des libéraux (MR) et les ex-catholiques (CDH) se dispute la 3e place avec les Ecolo. Petit agacement : l'extrême droite reprend des points (5,9 et 2,7%) grâce à son nom (FN), alors que MLP a obtenu en justice en janvier dernier que ce parti ne porte plus ce nom !
En Flandre, c'est plus chiant, les séparatistes ont la majorité (NVA à 38,6 et VB à 12%) et le PVDA (ptb en néerlandais) recule légèrement à 2,2% (contre 2,9 en février mais c'est toujours plus que les 1,35% de 2010).
Autre chose, un déblocage dont vous apprécierez l'aspect historique : la fédé liégeoise du vieux PC se présentera sur les listes du ptb aux élections communales d'octobre prochain.
Cela concerne les trois gros centres où nous comptons faire un carton (Herstal, Seraing et Liège-ville, soi un bassin ouvrier de 300 000 habitants, 800 000 si on compte l'arrondissement en entier).
Ce n'est pas une tendance générale : les trois autres fédérations (Bxl, Hainaut et le Centre) n'ont pas pris de décisions en ce sens. Certains le feront peut-être, d'autres pas. Sans s'étaler, le PC "Wallonie-Bruxelles" est un parti qui connaît des sensibilités très différentes et dont les positions politiques entre les différentes fédérations semblent très ... disparates.
Rappelons que le KP flamand (qui n'est plus qu'une association culturelle) appelle à voter ptb depuis plusieurs années déjà.
D'abord, vite fait, un sondage qui vient de sortir (12/05) donne 3,4% au PTB en Wallonie (doublement des voix des élections de juin 2010) et 2,5% (+0,9%) à Bruxelles. Pour les grandes tendances, le schéma reste le même : PS perd un peu au profit des libéraux (MR) et les ex-catholiques (CDH) se dispute la 3e place avec les Ecolo. Petit agacement : l'extrême droite reprend des points (5,9 et 2,7%) grâce à son nom (FN), alors que MLP a obtenu en justice en janvier dernier que ce parti ne porte plus ce nom !
En Flandre, c'est plus chiant, les séparatistes ont la majorité (NVA à 38,6 et VB à 12%) et le PVDA (ptb en néerlandais) recule légèrement à 2,2% (contre 2,9 en février mais c'est toujours plus que les 1,35% de 2010).
Autre chose, un déblocage dont vous apprécierez l'aspect historique : la fédé liégeoise du vieux PC se présentera sur les listes du ptb aux élections communales d'octobre prochain.
Cela concerne les trois gros centres où nous comptons faire un carton (Herstal, Seraing et Liège-ville, soi un bassin ouvrier de 300 000 habitants, 800 000 si on compte l'arrondissement en entier).
Ce n'est pas une tendance générale : les trois autres fédérations (Bxl, Hainaut et le Centre) n'ont pas pris de décisions en ce sens. Certains le feront peut-être, d'autres pas. Sans s'étaler, le PC "Wallonie-Bruxelles" est un parti qui connaît des sensibilités très différentes et dont les positions politiques entre les différentes fédérations semblent très ... disparates.
Rappelons que le KP flamand (qui n'est plus qu'une association culturelle) appelle à voter ptb depuis plusieurs années déjà.
- Spoiler:
- Liège: "Présence de candidats PC sur les listes PTB+"
"Face à la crise, la résistance".
La crise bancaire de 2008 a fortement ébranlé les Etats européens, les plongeant dans un énorme marasme financier. Ceux-ci se sont en effet sérieusement endettés afin de sauver les banques. Et, désormais, partout en Europe, c'est aux populations que les Etats imposent de débourser l'argent nécessaire au remboursement de leur gigantesque dette. Nous refusons d'obéir aux dictats du monde financier et de la troïka (commission européenne-BCE-FMI).
Nous ne payerons pas leur crise
Nous refusons d'accepter que 99% des populations d'Europe payent pour une crise qui n'est pas la leur alors que des alternatives existent. En Belgique, depuis la formation du gouvernement Di Rupo, les attaques contre le monde du travail se sont amplifiées : santé, services publics, retraites, chômage, ... De plus, en s'en prenant au pouvoir d'achat des travailleurs, cette crise ne peut que s’approfondir.
En route vers les élections communales
Cette crise aura également des répercussions dans nos communes. Les élections communales et provinciales du 14 octobre vous offrent une occasion de dire que vous voulez du changement ! Consciente de la gravité de la situation, la Fédération liégeoise du Parti communiste a décidé de d'unir ses forces à celles du PTB et d'ainsi dépasser les divergences (historiques et idéologiques) qui les séparent. C'est pourquoi la Fédération liégeoise du PC et le PTB province de Liège se présenteront ensemble sous la liste PTB+ aux élections communales et provinciales.
Le monde du travail désire une véritable alternative de gauche, combative et décomplexée, de femmes et d'hommes qui vous défendront réellement et qui savent qu'une autre politique est possible.
Vu l'analyse politique ci-dessus, la Fédération liégeoise du PC décide que :
Considérant le besoin d'offrir une alternative de gauche crédible aux travailleurs de la région liégeoise dans cette période de crise où les partis traditionnels veulent faire porter le fardeau à ces mêmes travailleurs ;
Considérant que pour les élections communales 2012 à Liège ville, le PTB, au vu de ses résultats électoraux en 2010 a une chance réelle d'obtenir un élu ;
Considérant que l'éparpillement des voix à la gauche des partis traditionnels serait dommageable pour l'obtention de cet élu par la liste PTB+ ;
Considérant que cela signifierait le retour d'un élu gauche de gauche au conseil communal de Liège-ville alors que ce n'est plus le cas depuis 24 ans ;
Considérant que nous voulions répondre à un appel d'unité des deux partis de la part des membres et sympathisants de notre parti ;
Considérant que notre satisfaction de la collaboration entre le PTB et le PC sur différents événements de la vie politique liégeoise ;
La Fédération liégeoise du Parti communiste décide de présenter des candidats étiquetés "PC" sur les listes du PTB+, et ce, tant aux communales pour les communes de Herstal, Liège et Seraing que pour tous les districts provinciaux. Elle appelle également l'ensemble de ces électeurs à exprimer un vote d'adhésion lors du scrutin électoral à venir. Un bon score des communistes aux prochaines élections sera une aide indispensable à l'établissement d'un rapport de force dans les luttes à venir.
Déclaration de la Fédération liégeoise du Parti communiste
Joe- Partisan
- Messages : 687
Date d'inscription : 17/06/2011
- Message n°61
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Faut qu'on vous envoie Mélenchon faire un meeting.
Bonne chose que les communistes historiques vous rejoignent. Je me suis souvent demandé à quoi ils pouvaient encore servir.
Bonne chose que les communistes historiques vous rejoignent. Je me suis souvent demandé à quoi ils pouvaient encore servir.
a.filetta- Nouveau
- Messages : 66
Date d'inscription : 20/11/2011
Localisation : Belgique
- Message n°62
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Pas nécessaire, "ils" ont déjà Raoul Hedebouw! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Sais pas pourquoi chez les Hedebouw je préférais le papa, ex-militant du PCMLB ici .
Quant aux "communistes historique", cela fait effectivement longtemps qu'ils ne servent plus à rien. Aujourd'hui ils sont même devenus des anti-communistes rabiques, voir par exemple le contenu du dernier ouvrage de José Gotovich, ex prof d'histoire contemporaine à l'ULB et responsable CEGES (Centre d'études et de documentation Guerre et sociétés contemporaines). "Du communisme et des communismes en Belgique - Approches critiques", publié chez "Aden" (maison d'édition pour le moins proche de PTB) n'est ni plus ni moins qu'une oeuvre de démolition systématique de l'histoire du mouvement communiste en Belgique. A tel point que lors de la présentation au public, le plus réviso des révisos, Louis Van Geyt, ancien président du PCB a surgi d'outre tombe pour déclarer: "tout n'était quand-même pas si mauvais que ça!"
Assurément, PTB fait une bonne affaire en fédérant les ancien du PCB. Mais PTB aussi, comme l'avais fait le PC dans les années 60, est en train de liquider tout ce qui a trait l'identité communiste et prolétarienne.
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°63
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Ce serait sympa que a.filleta, soit, mette de l'eau dans son vin, comme le fait par exemple leur librairie Aurora (St-Gilles) dont la moitié de la vitrine contient des livres d'Aden et où trône le livre de Peter Mertens, soit s'occupe de ses affaires (alimente le post qu'il a créé sur le CMLMB).
Surtout s'il ne maîtrise pas le sujet :
- Gotovitch n'est plus au pc depuis au moins 20 ans. Lors de l'anniversaire du 90e anniversaire du pc, celui-ci l'avait invité (parce que c'est le spécialiste universitaire sur le pcb) et avait été complètement dégoûté de son exposé (qui repose sur beaucoup d'anticommunisme, même si le gars est intéressant).
- sont concernés ici le PC de la province de Liège. Les autres centres fédé sont soit pas d'accord, soit pas prononcés. D'autre part, il est amusant de lire a.filleta parler de ce parti comme mort alors qu'ils sont toujours bien visibles que sa "tendance" (ni un parti, ni un groupe).
Et pitié, arrête de terminer chacun de tes post par une phrase-type genre "est en train de liquider tout ce qui a trait l'identité communiste et prolétarienne", c'est tellement répétitif et ridicule que je ne sais pas si quelqu'un y accorde de l'intérêt.
C'est fou parce qu'on pourrait savoir se parler. Perso, je trouve ça encore intéressant les articles sur le PCMLB ou leurs analyses historiques.
Surtout s'il ne maîtrise pas le sujet :
- Gotovitch n'est plus au pc depuis au moins 20 ans. Lors de l'anniversaire du 90e anniversaire du pc, celui-ci l'avait invité (parce que c'est le spécialiste universitaire sur le pcb) et avait été complètement dégoûté de son exposé (qui repose sur beaucoup d'anticommunisme, même si le gars est intéressant).
- sont concernés ici le PC de la province de Liège. Les autres centres fédé sont soit pas d'accord, soit pas prononcés. D'autre part, il est amusant de lire a.filleta parler de ce parti comme mort alors qu'ils sont toujours bien visibles que sa "tendance" (ni un parti, ni un groupe).
Et pitié, arrête de terminer chacun de tes post par une phrase-type genre "est en train de liquider tout ce qui a trait l'identité communiste et prolétarienne", c'est tellement répétitif et ridicule que je ne sais pas si quelqu'un y accorde de l'intérêt.
C'est fou parce qu'on pourrait savoir se parler. Perso, je trouve ça encore intéressant les articles sur le PCMLB ou leurs analyses historiques.
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°64
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Baromètre politique en Belgique de la rentrée, à 37 jours des élections communales du 14 octobre 2012.
Le sondage trimestriel LLB-RTBF vient de sortir (06/09) :
- 4,2% au PTB en Wallonie (doublement des voix des élections de juin 2010, +0,8% depuis le dernier sondage en mai)
- 1,6% (=) à Bruxelles. C'est une petite baisse vis-à-vis du dernier sondage.
- En Flandre, 2,7% (contre 1,35% aux élections de 2010 et 2,2% en mai).
Pour les grandes tendances, peu de choses changent : PS reste stable largement en tête en Wallonie (31%) tandis que les libéraux (MR) reprennent la première place à Bxl (23% contre 22%), malgré leur scission avec un groupe que je qualifierai de "pro-Bruxelles/anti-flamand" (FDF, 11% dans la capitale, 1% en W). Les ex-catholiques (CDH) se dispute la 3e place avec les Ecolo. Même inquiétude qu'en mai : l'extrême droite continue à reprendre des points (6,7 et 2,7%) grâce à son nom (FN), alors que MLP a obtenu en justice en janvier dernier que ce parti ne porte plus ce nom ! Sans doute boosté par l'affaire Michelle Martin.
En Flandre, c'est toujours difficile : les séparatistes de la NVA continue à bouffer les fascistes du VB (10%) et les chrétiens du CD&V (13%) et monte à 40%. Il faut s'attendre à ce qu'ils prennent plusieurs maïorats (maries), dont celle de la grande ville d'Anvers ... Ni les socialistes (13%), ni les verts (7,5%) n'arrivent à les freiner.
Côté gauche de gauche, en prévision des élections communales d'octobre,
- côté ptb-pvda, le parti se présente dans au moins 42 communes(1) et espère faire progresser son nombre d'élus locaux (15). Le challenge est de percer dans les grandes villes : Liège, Anvers et Bruxelles (une de ses communes : Molenbeek). Ce sont des objectifs tout à fait accessible, nous pouvons nous attendre à faire plus ... Je ne m'étend pas plus, je vous fait juste part d'un meeting organisé à Liège (600 personnes). Et aussi le programme liégeois (plus ou moins le même ailleurs, avec d'autres priorités) : programme.
Pour rappel, le PC se présente sur les listes ptb+ dans toute la province de Liège, mais aussi dans le village de Thuin (Hainaut). A Bruxelles, pas d'accords, mais un entendement : une seule liste gauche de gauche par commune (PC et LCR ne se présentent pas dans les communes où nous nous présentons, et réciproquement). Dans la réalité, ça signifie simplement que ces 2 orga ne se présentent pas du tout, trop faible.
- Côté mencheviks.
Le reste du PC du Hainaut s'est engagé dans une impasse. En se présentant sous le nom de "Front de gauche", 2 des derniers conseillers communaux PC (La Louvière et Courcelles) sont sortis des listes d'alliance (Ecolo et UCPW) grâce auxquelles ils avaient été élu. A La Louvière (une commune avec un élu ptb), il semble peu probable que le PC conserve son élu (ne dépasse plus les 2% depuis 2006 et présente une liste avec seulement 16 candidats, quand nous en présentons une à 41 dans la même ville). A Courcelles, le scénario risque fort d'être le même. A Charleroi, c'est plus cocasse : le PC local est tellement divisé que la majorité d'entre eux ont décidé de faire une liste FdG avec les trotskistes du PSL contre leur conseillère communale, celle-ci ayant décidé de rester sur les listes PS (!).
Ce sont donc 12 communes où se présenteront trotskistes et menchéviks (souvent contre ptb) sous la forme d'alliance de type "mélenchon" : Rood en Flandre, Gauches communes à Bruxelles, Front de gauche dans le Hainaut et Véga (Verts à gauche) à Liège. C'est bien moindre qu'en 2010 (Front des gauches, alliance de 6 formations), où ils ne réunissent plus que 3 formations dans le meilleur des cas. A noter qu'aucune de ses listes n'est repris dans les sondages ...
Pour moi, ces élections vont voir la disparition des derniers conseillers communaux du PC. Ceux-ci vont être réduit à la même marginalité que les trotskistes, qui les tirent vers le bas. Ils seront alors plus bas que terre et 2 options se profileront pour eux : s'allier au ptb ou se tourner vers le leader dissident Ecolo (Wesphael) qui a la bénédiction du PG français pour former son homonyme en Wallonie (avec option séparatiste). Celui-ci est encore trop faible pour se présenter en octobre, mais se prépare pour la grande bataille des législatives de 2014 où il comptera prendre un siège de député. Ce qui pourrait bien arriver également au ptb. L'issu de ce scrutin tournera certainement la page de la période de rivalité traditionnelle qu'on connaît entre les petites formations communistes en Belgique depuis la chute du Mur de Berlin. :-)
(1) Il y a plus de 500 communes en Belgique. Bcp de villages, mais toutes les grandes villes et la plupart des banlieues ouvrières sont dans les 42 communes avec liste ptb. Sinon, on vote également pour les provinciales (un peu comme les cantonales), et là le vote ptb est possible partout en Belgique. Ce qui n'est pas le cas pour les différentes listes menchéviks.
Le sondage trimestriel LLB-RTBF vient de sortir (06/09) :
- 4,2% au PTB en Wallonie (doublement des voix des élections de juin 2010, +0,8% depuis le dernier sondage en mai)
- 1,6% (=) à Bruxelles. C'est une petite baisse vis-à-vis du dernier sondage.
- En Flandre, 2,7% (contre 1,35% aux élections de 2010 et 2,2% en mai).
Pour les grandes tendances, peu de choses changent : PS reste stable largement en tête en Wallonie (31%) tandis que les libéraux (MR) reprennent la première place à Bxl (23% contre 22%), malgré leur scission avec un groupe que je qualifierai de "pro-Bruxelles/anti-flamand" (FDF, 11% dans la capitale, 1% en W). Les ex-catholiques (CDH) se dispute la 3e place avec les Ecolo. Même inquiétude qu'en mai : l'extrême droite continue à reprendre des points (6,7 et 2,7%) grâce à son nom (FN), alors que MLP a obtenu en justice en janvier dernier que ce parti ne porte plus ce nom ! Sans doute boosté par l'affaire Michelle Martin.
En Flandre, c'est toujours difficile : les séparatistes de la NVA continue à bouffer les fascistes du VB (10%) et les chrétiens du CD&V (13%) et monte à 40%. Il faut s'attendre à ce qu'ils prennent plusieurs maïorats (maries), dont celle de la grande ville d'Anvers ... Ni les socialistes (13%), ni les verts (7,5%) n'arrivent à les freiner.
Côté gauche de gauche, en prévision des élections communales d'octobre,
- côté ptb-pvda, le parti se présente dans au moins 42 communes(1) et espère faire progresser son nombre d'élus locaux (15). Le challenge est de percer dans les grandes villes : Liège, Anvers et Bruxelles (une de ses communes : Molenbeek). Ce sont des objectifs tout à fait accessible, nous pouvons nous attendre à faire plus ... Je ne m'étend pas plus, je vous fait juste part d'un meeting organisé à Liège (600 personnes). Et aussi le programme liégeois (plus ou moins le même ailleurs, avec d'autres priorités) : programme.
Pour rappel, le PC se présente sur les listes ptb+ dans toute la province de Liège, mais aussi dans le village de Thuin (Hainaut). A Bruxelles, pas d'accords, mais un entendement : une seule liste gauche de gauche par commune (PC et LCR ne se présentent pas dans les communes où nous nous présentons, et réciproquement). Dans la réalité, ça signifie simplement que ces 2 orga ne se présentent pas du tout, trop faible.
- Côté mencheviks.
Le reste du PC du Hainaut s'est engagé dans une impasse. En se présentant sous le nom de "Front de gauche", 2 des derniers conseillers communaux PC (La Louvière et Courcelles) sont sortis des listes d'alliance (Ecolo et UCPW) grâce auxquelles ils avaient été élu. A La Louvière (une commune avec un élu ptb), il semble peu probable que le PC conserve son élu (ne dépasse plus les 2% depuis 2006 et présente une liste avec seulement 16 candidats, quand nous en présentons une à 41 dans la même ville). A Courcelles, le scénario risque fort d'être le même. A Charleroi, c'est plus cocasse : le PC local est tellement divisé que la majorité d'entre eux ont décidé de faire une liste FdG avec les trotskistes du PSL contre leur conseillère communale, celle-ci ayant décidé de rester sur les listes PS (!).
Ce sont donc 12 communes où se présenteront trotskistes et menchéviks (souvent contre ptb) sous la forme d'alliance de type "mélenchon" : Rood en Flandre, Gauches communes à Bruxelles, Front de gauche dans le Hainaut et Véga (Verts à gauche) à Liège. C'est bien moindre qu'en 2010 (Front des gauches, alliance de 6 formations), où ils ne réunissent plus que 3 formations dans le meilleur des cas. A noter qu'aucune de ses listes n'est repris dans les sondages ...
Pour moi, ces élections vont voir la disparition des derniers conseillers communaux du PC. Ceux-ci vont être réduit à la même marginalité que les trotskistes, qui les tirent vers le bas. Ils seront alors plus bas que terre et 2 options se profileront pour eux : s'allier au ptb ou se tourner vers le leader dissident Ecolo (Wesphael) qui a la bénédiction du PG français pour former son homonyme en Wallonie (avec option séparatiste). Celui-ci est encore trop faible pour se présenter en octobre, mais se prépare pour la grande bataille des législatives de 2014 où il comptera prendre un siège de député. Ce qui pourrait bien arriver également au ptb. L'issu de ce scrutin tournera certainement la page de la période de rivalité traditionnelle qu'on connaît entre les petites formations communistes en Belgique depuis la chute du Mur de Berlin. :-)
(1) Il y a plus de 500 communes en Belgique. Bcp de villages, mais toutes les grandes villes et la plupart des banlieues ouvrières sont dans les 42 communes avec liste ptb. Sinon, on vote également pour les provinciales (un peu comme les cantonales), et là le vote ptb est possible partout en Belgique. Ce qui n'est pas le cas pour les différentes listes menchéviks.
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°65
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Vous avez probablement déjà entendu parler du succès du ptb qui a dépassé toutes nos espérances : nous sommes passés de 15 à 52 élus (communaux, provinciaux et de districts), entre 2006 et 2012. Je ferai une meilleure synthèse, avec articles à l'appui, mais j'ai trouvé intéressant de mettre d'abord sur table quelques cartes pour que vous visualisez mieux les enjeux stratégiques et là où on a marqué (en attendant qu'un de nos infographiste fasse une belle carte du vote ptb).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Sur cette carte, vous pouvez voir les grands arrondissements de la Belgique : au centre, Bruxelles, Anvers au Nord, Liège à l'Est, Charleroi au Sud (et Gand au nord-ouest, où Zelzate se trouve à l'extrême point nord).
Le Limbourg (où Genk et Lommel) est la province au nord-est, entre Bruxelles, Liège et Anvers. Mons est la petite tache rouge près de la frontière française et de Charleroi. La Louvière est entre les deux, mais elle ne se démarque pas sur la carte.
Dans toutes les communes déjà mentionnées, nous obtenons des élus. Constatez où ils sont stratégiquement.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
D'abord, le bassin industriel liégeois. Nous ne nous présentions pas partout mais les communes où nous avons eu des élus rassemble 320 000 personnes. Chiffres du vote ptb : Liège (6,4%, 2 élus, +2), Herstal (14%, 4 élus, +2), Seraing (14%, 5 élus, +4) et Flémalle (6%, 1 élu, +1). Tout un Croissant Fertile ! Nous obtenons 5% dans les communes de Saint-Nicolas et d'Anthisnes (qui n'est pas sur la carte, au sud de Neupré et à l'ouest de Comblain au Pont). On passe de 3 à 12 élus communaux, ainsi de 0 à 2 élus provinciaux.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
A Anvers (=500 000 habitants), nous obtenus 8%, soit 4 élus (+4). Nous dépassons les libéraux et les verts (4e parti). La ville est divisée en 9 districts : nous obtenons 17 élus de districts, principalement dans nos bastions de Hoboken (n°3) et Deurne (n°5), ainsi qu'à Anvers-ville (n°1) et Borgehout (n°4).
Je continuerai plus tard ...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Sur cette carte, vous pouvez voir les grands arrondissements de la Belgique : au centre, Bruxelles, Anvers au Nord, Liège à l'Est, Charleroi au Sud (et Gand au nord-ouest, où Zelzate se trouve à l'extrême point nord).
Le Limbourg (où Genk et Lommel) est la province au nord-est, entre Bruxelles, Liège et Anvers. Mons est la petite tache rouge près de la frontière française et de Charleroi. La Louvière est entre les deux, mais elle ne se démarque pas sur la carte.
Dans toutes les communes déjà mentionnées, nous obtenons des élus. Constatez où ils sont stratégiquement.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
D'abord, le bassin industriel liégeois. Nous ne nous présentions pas partout mais les communes où nous avons eu des élus rassemble 320 000 personnes. Chiffres du vote ptb : Liège (6,4%, 2 élus, +2), Herstal (14%, 4 élus, +2), Seraing (14%, 5 élus, +4) et Flémalle (6%, 1 élu, +1). Tout un Croissant Fertile ! Nous obtenons 5% dans les communes de Saint-Nicolas et d'Anthisnes (qui n'est pas sur la carte, au sud de Neupré et à l'ouest de Comblain au Pont). On passe de 3 à 12 élus communaux, ainsi de 0 à 2 élus provinciaux.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
A Anvers (=500 000 habitants), nous obtenus 8%, soit 4 élus (+4). Nous dépassons les libéraux et les verts (4e parti). La ville est divisée en 9 districts : nous obtenons 17 élus de districts, principalement dans nos bastions de Hoboken (n°3) et Deurne (n°5), ainsi qu'à Anvers-ville (n°1) et Borgehout (n°4).
Je continuerai plus tard ...
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°66
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Nos résultats depuis ces 6 dernières années :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Quelques articles :
- Les résultats du PTB en quelques chiffres
- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Assez amusant de voir que toutes les réactions de la sociale-démocratie contre notre percée s'unissent sur l'aspect "stalinien" et "antidémocratique".
- Au PS, il y a des réactions différentes selon les ailes droite, du centre et gauche :
-- centre : le président f.f. Giet, la ministre de la santé Onkelinx et le bourgmestre de Herstal (Daerden), où nous faisons 14%, préfèrent nous ignorer, se taire ou nous minimiser, parler de "gauche responsable" contre la "démagogie".
-- gauche : chez Moureaux (ex-bourgmestre de Molenbeek, où nous prenons un siège) et chez des syndicalistes de la fgtb qui disent que le PS doit réagir. Moureaux : "Mon parti doit faire très attention, prévient Philippe Moureaux. Il ne faudrait pas que nous fassions plus de concessions à la droite. La poussée du PTB est un signal. Si on ne le voit pas, c’est qu’on souffre d’une myopie profonde. Le peuple encaisse mais si on se montre impitoyable envers ceux qui pourraient tomber dans la marginalité, nous allons vers des choses ingérables.".
-- droite : la fraction qui nous attaque brutalement. Le ministre Marcourt et le bourgmestre de Seraing (où nous faisons 14%), Mathot qui accusent carrément les médias de nous donner de l'importante, sont les plus virulents. Reportage de la RTBF sur le sujet.
- Chez Ecolo, Deleuze, le boss du parti, déclare aujourd'hui : "Un mot à propos du PTB : parti stalinien, dangereux pour la démocratie, dit Jean-Claude Marcourt…
Moi, je trouve leurs analyses assez bonnes, par exemple sur la politique fiscale du gouvernement, mais le problème, c’est que quand on arrive aux propositions et aux solutions, soit on ne les voit pas, soit elles sont délirantes. Je connais les « maos » depuis longtemps, alors de temps en temps leur douceur apparente ou l’épaisseur de leur gant de velours varie, mais à l’intérieur c’est toujours la même chose"
- Et chez celui qui veut devenir le "mélenchon belge" (qui ne s'est pas présenté), Wesphael, qui résume assez bien l'enjeu de 2014 : "l’histoire tranchera entre la trahison sociale démocrate, l’extrême gauche autoritaire, et l’avènement d’un mouvement alternatif et en rupture du modèle dominant, le MG".
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Quelques articles :
- Les résultats du PTB en quelques chiffres
- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Assez amusant de voir que toutes les réactions de la sociale-démocratie contre notre percée s'unissent sur l'aspect "stalinien" et "antidémocratique".
- Au PS, il y a des réactions différentes selon les ailes droite, du centre et gauche :
-- centre : le président f.f. Giet, la ministre de la santé Onkelinx et le bourgmestre de Herstal (Daerden), où nous faisons 14%, préfèrent nous ignorer, se taire ou nous minimiser, parler de "gauche responsable" contre la "démagogie".
-- gauche : chez Moureaux (ex-bourgmestre de Molenbeek, où nous prenons un siège) et chez des syndicalistes de la fgtb qui disent que le PS doit réagir. Moureaux : "Mon parti doit faire très attention, prévient Philippe Moureaux. Il ne faudrait pas que nous fassions plus de concessions à la droite. La poussée du PTB est un signal. Si on ne le voit pas, c’est qu’on souffre d’une myopie profonde. Le peuple encaisse mais si on se montre impitoyable envers ceux qui pourraient tomber dans la marginalité, nous allons vers des choses ingérables.".
-- droite : la fraction qui nous attaque brutalement. Le ministre Marcourt et le bourgmestre de Seraing (où nous faisons 14%), Mathot qui accusent carrément les médias de nous donner de l'importante, sont les plus virulents. Reportage de la RTBF sur le sujet.
- Chez Ecolo, Deleuze, le boss du parti, déclare aujourd'hui : "Un mot à propos du PTB : parti stalinien, dangereux pour la démocratie, dit Jean-Claude Marcourt…
Moi, je trouve leurs analyses assez bonnes, par exemple sur la politique fiscale du gouvernement, mais le problème, c’est que quand on arrive aux propositions et aux solutions, soit on ne les voit pas, soit elles sont délirantes. Je connais les « maos » depuis longtemps, alors de temps en temps leur douceur apparente ou l’épaisseur de leur gant de velours varie, mais à l’intérieur c’est toujours la même chose"
- Et chez celui qui veut devenir le "mélenchon belge" (qui ne s'est pas présenté), Wesphael, qui résume assez bien l'enjeu de 2014 : "l’histoire tranchera entre la trahison sociale démocrate, l’extrême gauche autoritaire, et l’avènement d’un mouvement alternatif et en rupture du modèle dominant, le MG".
Nikolaï- Nouveau
- Messages : 69
Date d'inscription : 17/10/2011
- Message n°67
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°68
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
super bon boulot, je transmets à nos cama, bien joué !
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°69
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Je vais écrire un peu sur les résultats des différentes listes que je désigne comme menchéviks.
Le texte d'"évaluation" de Gauches Communes, front électoral que les trotskistes du PSL ont dirigé dans quelques communes bruxelloise, est intéressant en la matière.
Grosso modo :
Les différentes factions non-unifiées du PC dans le Hainaut se sont marginalisés.
-Leur seule victoire est la Xème réélection de Robert Tangre comme candidat FdG à Courcelles, une petite commune ouvrière dans la banlieue de Charleroi (contre 2,2% pour ptb+).
- Ils ont perdu lourdement leur élu à La Louvière (1,7%), sans surprise.
- A Tournai, malgré la dilution dans le PS, ils ont perdu leur dernier conseiller. Cependant, ils continuent à nous traiter comme des moins que rien.
- Quant à Charleroi, le terme "marginalisation" convient parfaitement : le PC s'est divisé entre ceux qui soutiennent la conseillère communal sur les listes Ecolo, qui a été réélue, contre ceux qui présentaient une liste FdG avec les trotskistes, obtenant ... 0,88%, soit 498 voix ! Alors qu'ils avaient une liste complète de 51 candidats, c'est à se demander si leurs candidats ont fait campagne (avec des 4 ou 9 voix pour certains candidats ...). Cela, pendant que nous obtenions 3,4% et un élu. :-/
En soit, le PC se porte le mieux à Liège, là où il s'est mis sur les listes ptb+, puisque à Seraing, il a obtenu 1 des 5 sièges gagnés et 1 des 2 sièges provinciales !
Autre victoire des menchéviks, c'est la liste Véga à Liège qui a obtenu de justesse son élu (3,60%), contre les 2 élus ptb (6,5%). Il faudra voir comment ils évolueront par la suite : coincé entre ptb (où se trouvera côte à côte au conseil communal) et la ptite gauche (dont le Mouvement de gauche de wesphael devra s'accommoder pour la campagne de 2014, où il compte se faire réélire), il faudra voir s'il compte agir sur base d'un point de vue de gauche de combat (par exemple, ils refusent de prendre position pour la grève du 14/10 parce que ça ne concerne pas la commune de Liège !) ou bien juste technicien, avec des pointes progressistes. Feront-ils front dans certains cas avec le PTB au conseil communal (aux vues des résultats, une grosse partie de leurs électeurs ont voté ptb à la province -7,5% contre 6,4% à la commune), refuseront-ils de travailler pour la réélection liégeoise de Wesphael en juin 2014 ? A voir.
Pour la situation liégeoise, lire l'article en 3 pages du Vif de cette semaine : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Côté bruxellois, les listes Gauches Communes ont fait des scores anecdotiques (les mêmes depuis 20 ans) sauf à Saint-Gilles où toute la structure et les cadres du PSL se sont activés comme cible prioritaire. Dans cette commune traditionnellement de gauche, ils ont obtenu un score historique pour eux de 3,6% (contre 3,7% pour le PTB). Le PTB aurait pu donc avoir son 3e élu bruxellois, à 50 voix gaspillées chez eux. Dés maintenant, ils se servent de cette "victoire" pour encourager un Front de Gauche belge, excluant le ptb dont ils refusent le leadership. Toutes les forces qui s'engageraient auprès d'eux connaîtront la marginalité assurément, comme les résultats électoraux le montrent. Je me demande aussi leur attitude et celle du MG vis-à-vis d'eux-mêmes ...
Côté LCR, le groupe a été invisible partout et n'a présenté quasi aucune liste. Seul succès, c'est la réélection de leur conseiller communal à Anderlues, petit village hennuyer.
Ce qui est amusant, c'est que les deux groupes trotskistes ont tous deux écrits des articles de félicitations envers le ptb+. Ca a dû leur faire mal d'en arriver là. ;-)
Pour le PSL : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Pour la LCR : Percee du ptb. Voir aussi l'interview d'un cadre du syndicat chrétien CSC qui leur parle beaucoup du ptb : Vivement un grand parti de gauche !
Côté Flandre, la sauce Rood n'a pas marché. Cette dissidence trotskiste du parti socialiste, pourtant médiatisée et soutenu officiellement par le parti de Mélenchon, n'a requis que 1% à Anvers (contre 8% pour le PTB) ainsi qu'à Gand, où la plupart des trotskistes flamands s'y concentrent (!), et rarement mieux ailleurs ...
Les résultats de la Flandre.http://www.vlaanderenkiest.be/verkiezingen2012/index.html
Le texte d'"évaluation" de Gauches Communes, front électoral que les trotskistes du PSL ont dirigé dans quelques communes bruxelloise, est intéressant en la matière.
Grosso modo :
Les différentes factions non-unifiées du PC dans le Hainaut se sont marginalisés.
-Leur seule victoire est la Xème réélection de Robert Tangre comme candidat FdG à Courcelles, une petite commune ouvrière dans la banlieue de Charleroi (contre 2,2% pour ptb+).
- Ils ont perdu lourdement leur élu à La Louvière (1,7%), sans surprise.
- A Tournai, malgré la dilution dans le PS, ils ont perdu leur dernier conseiller. Cependant, ils continuent à nous traiter comme des moins que rien.
- Quant à Charleroi, le terme "marginalisation" convient parfaitement : le PC s'est divisé entre ceux qui soutiennent la conseillère communal sur les listes Ecolo, qui a été réélue, contre ceux qui présentaient une liste FdG avec les trotskistes, obtenant ... 0,88%, soit 498 voix ! Alors qu'ils avaient une liste complète de 51 candidats, c'est à se demander si leurs candidats ont fait campagne (avec des 4 ou 9 voix pour certains candidats ...). Cela, pendant que nous obtenions 3,4% et un élu. :-/
En soit, le PC se porte le mieux à Liège, là où il s'est mis sur les listes ptb+, puisque à Seraing, il a obtenu 1 des 5 sièges gagnés et 1 des 2 sièges provinciales !
Autre victoire des menchéviks, c'est la liste Véga à Liège qui a obtenu de justesse son élu (3,60%), contre les 2 élus ptb (6,5%). Il faudra voir comment ils évolueront par la suite : coincé entre ptb (où se trouvera côte à côte au conseil communal) et la ptite gauche (dont le Mouvement de gauche de wesphael devra s'accommoder pour la campagne de 2014, où il compte se faire réélire), il faudra voir s'il compte agir sur base d'un point de vue de gauche de combat (par exemple, ils refusent de prendre position pour la grève du 14/10 parce que ça ne concerne pas la commune de Liège !) ou bien juste technicien, avec des pointes progressistes. Feront-ils front dans certains cas avec le PTB au conseil communal (aux vues des résultats, une grosse partie de leurs électeurs ont voté ptb à la province -7,5% contre 6,4% à la commune), refuseront-ils de travailler pour la réélection liégeoise de Wesphael en juin 2014 ? A voir.
Pour la situation liégeoise, lire l'article en 3 pages du Vif de cette semaine : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Côté bruxellois, les listes Gauches Communes ont fait des scores anecdotiques (les mêmes depuis 20 ans) sauf à Saint-Gilles où toute la structure et les cadres du PSL se sont activés comme cible prioritaire. Dans cette commune traditionnellement de gauche, ils ont obtenu un score historique pour eux de 3,6% (contre 3,7% pour le PTB). Le PTB aurait pu donc avoir son 3e élu bruxellois, à 50 voix gaspillées chez eux. Dés maintenant, ils se servent de cette "victoire" pour encourager un Front de Gauche belge, excluant le ptb dont ils refusent le leadership. Toutes les forces qui s'engageraient auprès d'eux connaîtront la marginalité assurément, comme les résultats électoraux le montrent. Je me demande aussi leur attitude et celle du MG vis-à-vis d'eux-mêmes ...
Côté LCR, le groupe a été invisible partout et n'a présenté quasi aucune liste. Seul succès, c'est la réélection de leur conseiller communal à Anderlues, petit village hennuyer.
Ce qui est amusant, c'est que les deux groupes trotskistes ont tous deux écrits des articles de félicitations envers le ptb+. Ca a dû leur faire mal d'en arriver là. ;-)
Pour le PSL : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Pour la LCR : Percee du ptb. Voir aussi l'interview d'un cadre du syndicat chrétien CSC qui leur parle beaucoup du ptb : Vivement un grand parti de gauche !
Côté Flandre, la sauce Rood n'a pas marché. Cette dissidence trotskiste du parti socialiste, pourtant médiatisée et soutenu officiellement par le parti de Mélenchon, n'a requis que 1% à Anvers (contre 8% pour le PTB) ainsi qu'à Gand, où la plupart des trotskistes flamands s'y concentrent (!), et rarement mieux ailleurs ...
Les résultats de la Flandre.http://www.vlaanderenkiest.be/verkiezingen2012/index.html
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°70
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Il y a une interview très cash sur l'aspect idéologique du PTB qui vient de sortir dans un journal bourgeois (le Vif, c'est la même ligne que l'Express français, je pense). Je trouvais intéressant de vous la partager, je vous en couleurs les meilleurs passages :
N'hésitez pas à faire circuler ça dans les cercles communistes. Je pense aussi au FUC, ce serait gentil si quelqu'un qui n'est "exclu à vie" comme moi pouvait l'y déposer.
Interview du Vif
N'hésitez pas à faire circuler ça dans les cercles communistes. Je pense aussi au FUC, ce serait gentil si quelqu'un qui n'est "exclu à vie" comme moi pouvait l'y déposer.
Interview du Vif
- Spoiler:
- Raoul Hedebouw : "Le PTB n'est pas un parti de Bisounours"
François Brabant
jeudi 13 décembre 2012 à 09h37
L’ex-parti maoïste a le vent en poupe : 52 élus aux dernières communales, et une échevine en Flandre ! Considéré comme marginal jusqu’il y a peu, le PTB se révèle être une machine de guerre : ultra-organisé, caisses pleines et troupes disposées à tous les sacrifices. Pour un objectif inchangé : en finir avec « le système ». Dans Le Vif/L’Express de cette semaine, enquête sur le vrai visage du PTB, qui tiendra un congrès en 2013, son premier depuis cinq ans. Pour levif.be, Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB répond à toutes les questions qui fâchent. Que pense-t-il de l’URSS ? Pourrait-il entrer dans un gouvernement avec le PS et Ecolo ? Envisage-t-il le recours à la violence ? Plus qu’une interview, un document.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Raoul Hedebouw, le visage médiatique du PTB. D.R.
Le Parti du travail de Belgique (PTB) a adopté un nouveau look depuis son congrès de 2008. Le sigle du parti n’arbore plus le marteau et la faucille. Mais le fond, lui, a-t-il changé ?
Le PTB est un parti qui a changé, mais qui conserve ses principes. Cela veut dire que le PTB garde une grille d’analyse marxiste et, pour ses cadres, les mêmes règles d’engagement que celles décidées lors de la création du parti, en 1979. L’engagement militant maximal, le non-enrichissement, la discipline des cadres : c’est un héritage du passé qu’on veut maintenir.
Les nouveaux statuts du PTB, adoptés en 2008, évoquent « un parti communiste de notre temps ». Cela veut dire quoi ?
Le débat n’est pas simple, je ne m’en cache pas. Le PTB devra encore évoluer. Mais sans renoncer à ses principes. Le Parti communiste italien, qui était la plus grande formation communiste d’Europe, a complètement disparu en voulant se rénover.
Etre communiste en 2012, concrètement, ça implique quoi ?
On veut mettre les moyens de production aux mains de la démocratie la plus large possible. Il n’y a pas de message caché ou de double discours : oui, le PTB est pour une société où les grandes industries appartiendraient au collectif. Je parle des biotechnologies, des compagnies maritimes et ferroviaires, de la sidérurgie… Pas du cafetier du coin.
Beaucoup contestent votre marketing électoral, vos slogans simplistes, le style quasi publicitaire de vos campagnes.
On peut reprocher tout ce qu’on veut au PTB, mais la réalité c’est qu’on rend le goût du débat aux gens. Je n’accepte pas la critique de ceux qui disent qu’on alimente l’antipolitisme. C’est le contraire ! Expliquer les intérêts notionnels aux gens, ce n’est pas du discours simpliste, c’est de la pédagogie. Par contre, c’est vrai que sur un tract de quatre pages, on ne peut pas tout dire. Pour mieux se faire comprendre, on utilise l’humour, on met le paquet sur quelques idées. Tous les partis le font ! C’est de la communication élémentaire. On a sans doute été idiots de ne pas le comprendre pendant vingt ans.
Tous les dirigeants actuels du PTB étaient déjà des cadres du parti à la fin des années 1990, quand vous vous référiez encore ouvertement à Staline et Mao. Forcément, cela alimente la suspicion sur la sincérité du changement de cap opéré par le PTB. Dans quelle mesure le PTB a-t-il rompu avec ce passé-là ?
Pour répondre, je dois remonter aux élections de 2003. Cette année-là, on a perdu la moitié de nos voix, alors qu’on avait fait campagne comme jamais auparavant. Cet échec a été un électrochoc. On s’est dit : il y a un truc qui cloche, on milite depuis plus de vingt ans, et même dans les bastions industriels, on reste bloqué à 1 ou 2 %. Cela a entraîné des débats assez durs à l’intérieur du parti. Certains ont dit : ça suffit avec ces revendications maximalistes, cette approche provocatrice, cette incapacité à travailler avec les syndicats et les autres partis de gauche ! En fin de compte, cela a provoqué le départ de 3 des 8 membres du bureau national. Ce n’est pas rien ! On parle de la moitié de la direction, dont la secrétaire générale du PTB à l’époque, Nadine Rosa-Rosso. C’est comme si Didier Reynders était exclu du MR… C’est une première réponse à ceux qui prétendent qu’il n’y a pas eu de rupture au PTB : sur le plan organisationnel, il y a eu rupture !
Longtemps, le PTB a soutenu sans réserve les régimes communistes à Cuba, en Chine, en Corée du Nord, la guérilla maoïste aux Philippines ou au Pérou. Sur ce plan-là, y a-t-il rupture entre l’ancien et le nouveau PTB ?
Avant, le PTB se comportait un peu comme l’ambassade de tout ce qui s’est fait dans le monde au nom du socialisme. C’est fini, ça ! Le modèle nord-coréen, dynastique, militarisé, peu démocratique, ce n’est pas le nôtre. Mais je dis aussi que la gauche européenne hurle trop vite avec les loups. Nous, au PTB, on ne va pas dire tout le mal qu’on pense de la Syrie, de Cuba, de la Corée du Nord, car on sait très bien que ces discours servent en réalité à préparer les esprits pour une future intervention militaire. Là, on reprend un flambeau qui faisait avant consensus à gauche, c’était un acquis de la charte des Nations unies : pas d’immixtion dans les affaires internes d’un pays. Depuis la chute du mur de Berlin, une autre idéologie s’est imposée, celle du droit d’intervention. Aujourd’hui, quel est le bilan des deux interventions américaines en Irak ? 1,5 million de morts. On refuse de souscrire à cette vision noir-blanc des enjeux géostratégiques.
Quel bilan faites-vous des expériences communistes au 20e siècle ?
On voudrait nous mettre dans un coin, nous entraîner dans une révision de l’histoire. Moi, je ne marche pas là-dedans, quitte à perdre des plumes aux élections. Oui, j’ose dire que si l’Union soviétique n’avait pas existé, il y a beaucoup de chances qu’à Liège, on parlerait allemand aujourd’hui. Oui, les communistes ont joué un grand rôle dans la chute de Salazar au Portugal. Oui, le mouvement communiste mondial, avec l’aide des camarades socialistes, a résisté à la dictature de Franco.
Vous reconnaissez tout de même que le communisme, en Russie, a donné lieu à des dérives sanglantes ?
Oui, il y a eu des erreurs graves. La preuve, c’est que ça n’existe plus. Mais on ne peut pas dire ça sans ajouter que la révolution a permis d’énormes progrès en matière d’alphabétisation. L’URSS a porté 80 % du poids de la guerre contre le nazisme. Notre sécurité sociale, on ne l’aurait pas obtenue sans la peur du rouge, de l’autre côté du mur. Sur ces débats-là, je suis souvent d’accord avec Philippe Moureaux. Il a une vision critique de l’Union soviétique, mais il refuse de se laisser entraîner dans une relecture, une révision en noir-blanc de toute l’histoire du 20e siècle. Qu’on aille interviewer les 80 000 prostituées en République tchèque ! Depuis la chute du communisme, ce pays est devenu le bordel de l’Allemagne. Qu’on aille interviewer les ouvriers russes qui ont perdu douze ans d’espérance de vie depuis la fin des années 1980 ! Dans l’histoire moderne, on n’a jamais connu des régressions d’une telle ampleur sur des territoires aussi étendus.
Vous évoquez des « erreurs » commises par le pouvoir soviétique. Lesquelles ?
Les millions de morts en URSS. La répression. Des erreurs grosses comme des maisons, par dizaines. Il faut analyser tout ça. Mais ce n’est pas là-dessus que va se concentrer le PTB dans les prochaines années. On n’en a pas les moyens humains et matériels. Notre centre d’études se concentre désormais sur une tâche : trouver des solutions. On ne va plus dépenser toute notre énergie pour analyser l’histoire de l’URSS et de Cuba. Mais que des historiens le fassent, de façon approfondie, critique, on ne demande pas mieux. On veut bien être partie prenante du débat.
Le Parti de la révolution, écrit en 1996 par Ludo Martens, le père-fondateur du PTB, sert aujourd’hui encore de manuel de référence pour les cadres du parti. On y trouve des expressions comme « rectifier et épurer » ou « combattre le déviationnisme petit-bourgeois ». Cela ne vous gêne pas ?
Ce livre est le reflet d’une époque. L’après-1989 a été dur pour tous les partis marxistes en Europe. La plupart ont disparu. Cela a généré une mentalité d’assiégé. Face au matraquage idéologique, le PTB s’est enfermé dans le dogmatisme, pour maintenir l’existence de l’organisation.
Imaginons que le PTB grandisse encore dans les années à venir, vous allez vous retrouver confrontés à une question qui a déchiré les écologistes dans les années 1980 et 1990, celle de la participation au pouvoir. Pourriez-vous participer à un gouvernement avec le PS et Ecolo ?
C’est ça, le débat difficile : quelle doit être la relation de la gauche de gauche avec la social-démocratie ? Quand Die Linke participe à la coalition au pouvoir à Berlin et que ses députés votent les privatisations avec les sociaux-démocrates du SPD, ils font fausse route. Le Parti communiste, en France, a voté les privatisations décidées par le gouvernement Jospin. Ils en sont revenus : c’était une erreur ! Est-ce qu’on accepte d’être une force d’appoint, un aiguillon des majorités de centre-gauche ? Ou alors est-on là pour construire un vrai contre-pouvoir, comme les Fronts populaires dans les années 1930, avec l’objectif d’établir un rapport de forces dans la durée ? Voilà la vraie question.
Donc, pour vous, participer à une coalition de type « Olivier », c’est exclu ?
Si on n’a pas la garantie de peser dans le rapport de forces, c’est non ! Quand je lis les programmes des partis aujourd’hui, je ne vois pas avec qui le PTB pourrait former une coalition au niveau national. On n’accepte pas le carcan des directives budgétaires européennes. Rien que là-dessus, on serait en rupture totale. Mais sur le plan local, c’est différent : d’ailleurs, on a pris nos responsabilités en entrant en majorité à Borgerhout.
Le PTB parle beaucoup de la taxe des millionnaires, des sacs-poubelles payants, des licenciements dans la sidérurgie. Mais il entretient le flou sur le but qu’il poursuit à long terme. N’est-ce pas une forme de manipulation des électeurs ?
Je suis plus que demandeur d’avoir un débat sur la gauche du 21e siècle avec Thierry Bodson (FGTB), Olivier Deleuze (Ecolo) et Elio Di Rupo (PS). Mais ce n’est pas un débat dont le PTB va parler dans ses tracts… Parce que c’est inaudible ! Ce n’est pas de notre faute si le climat idéologique a tellement changé depuis les années 1970 qu’il est devenu quasi impossible de délivrer certains messages sans se faire quasi insulter. Mais si Le Vif/L’Express veut organiser un débat autour d’une table entre quatre acteurs de la gauche en Belgique francophone, je suis preneur ! Et pas pour discuter des intérêts notionnels ou de la taxe des millionnaires, mais pour vraiment parler de notre projet de société à long terme : vers où veut-on aller ? C’est quelque chose que j’ai toujours respecté chez Jean Gol et chez Jean-Luc Dehaene. Ils ne défendaient pas du tout la même vision que moi, mais eux, au moins, ils osaient les débats idéologiques. Ils se mouillaient en abordant la question : quel modèle de société veut-on ? Aujourd’hui, ça n’existe plus.
Vous regrettez de n’avoir plus, face à vous, des adversaires aussi « musclés » que Jean-Luc Dehaene ou Jean Gol ?
Tout le monde s’est converti au social-libéralisme ou au libéralisme social. Tout le monde soutient le Plan Marshall 2.Vert. Les débats politiques sont devenus ennuyeux… Il n’y a plus que des débats techniques. Plus personne n’y comprend rien dans un tel mic-mac idéologique. Heureusement, il reste Didier Reynders et Philippe Moureaux. Vous pouvez me croire ou pas, mais j’ai du respect pour eux. Cela me plait qu’il y ait encore des hommes politiques qui assument leur position sans langue de bois, qui osent les débats francs. Une démocratie a beaucoup à gagner avec ce genre de débats.
Les militants et les cadres du PTB doivent reverser une partie de leurs revenus au parti. Pourquoi ?
Cette règle s’applique aux cadres, pas aux simples adhérents. Dans les autres partis, plus on monte dans la hiérarchie, plus on augmente son confort matériel. Au PTB, c’est l’inverse. Nos cadres gagnent le salaire moyen d’un ouvrier. C’est-à-dire entre 1 300 et 1 700 euros. On tient compte de différents paramètres, comme le fait d’avoir des enfants ou pas. Pour nous, c’est une forme de sélection, pour n’avoir à la tête du parti que des gens vraiment motivés. On peut dire que c’est démodé, je m’en fous. On veut maintenir une rigueur idéologique pour préserver l’intégrité du parti. Mon salaire tourne autour de 1 350 euros. Non seulement parce que les finances du PTB sont réduites, mais aussi parce que j’estime que je ne suis pas là pour m’enrichir. Je ne peux pas concevoir un dirigeant du PTB qui gagnerait 3 000 euros par mois. A un moment, qu’on le veuille ou non, on commence à penser comme son portefeuille. Quand les députés gagnent tous entre 2 500 et 5 000 euros, ça crée un certain climat idéologique. Il y a un lien entre le fait qu’aucun député n’a jamais travaillé à la chaîne et la facilité avec laquelle on a détricoté les prépensions.
Le PTB reste un parti unitaire, bilingue, avec une seule direction nationale. N’est-ce pas en décalage complet avec l’évolution de la Belgique ?
Au bureau du parti, chacun parle sa langue. La connaissance active du français et du néerlandais constitue une condition pour y entrer. Mais on a aussi appris à tenir compte des différences qui existent entre la Flandre et la Wallonie. Jusqu’il y a dix ans, on distribuait systématiquement les mêmes tracts des deux côtés de la frontière linguistique. On avait cette conception d’unifier le monde du travail… Le débat politique, malheureusement, diffère de plus en plus au nord et au sud du pays. Donc, on en tient compte. La version francophone de notre hebdomadaire, Solidaire, n’est plus une traduction exacte de la version néerlandophone. Par contre, on se refuse toujours à travailler dans des sous-groupes Flandre et Wallonie. J’y suis personnellement opposé. Parce que si on organise le parti en fonction de critères linguistiques, cela va déboucher à un moment sur des lignes politiques différentes, c’est la nature humaine. On veut éviter ça. Mais je ne nie pas que le PTB va aussi devoir préciser son positionnement sur la question nationale. On ne vit pas sur Mars, on sait bien que l’institutionnel sera l’un des enjeux de la campagne électorale en 2014. On doit s’y préparer.
La candidature de Jean-Luc Mélenchon lors des élections présidentielles en France a reçu beaucoup d’écho en Belgique francophone. Qu’est-ce qui vous différencie de lui ?
C’est difficile de répondre, car Mélenchon lui-même évolue beaucoup. Où veut-il aller ? Ce n’est pas clair. Mais c’est aussi ce qui rend le personnage intéressant : il est capable d’évoluer. Jusqu’à présent, Mélenchon s’est revendiqué d’une pensée mitterrandienne, c’est-à-dire un réformisme qui s’accommode très fort de l’économie de marché. Nous, on conçoit l’économie en-dehors du marché. On a aussi une vision assez différente de la question nationale. Sur ce sujet, ses discours ont une teinte assez franchouillarde. On n’a pas non plus la même approche de la laïcité. Cela peut se comprendre : il est en France, nous en Belgique, on n’a pas la même histoire. Mais si certains veulent importer chez nous une laïcité offensive à la Mélenchon, un peu comme Bernard Wesphael semble vouloir le faire, on ne se retrouvera pas dans cette vision-là.
Par rapport au président vénézuélien Hugo Chavez, comment vous vous situez ?
Moi, je soutiens en grande partie l’approche de Chavez. Mais, depuis la Belgique, ce n’est pas non plus à moi de dire aux Vénézuéliens ce qu’ils doivent faire. Au Venezuela, il y a de vifs débats. Certains pensent qu’il faut approfondir la révolution bolivarienne. D’autres pensent qu’il faut maintenant temporiser. Et que faire sur le plan énergétique, vu que les réserves de pétrole s’épuisent ? Mais si vous me demandez si le PTB estime positive la révolution bolivarienne d’Hugo Chavez, je réponds oui.
Le PTB, dans sa façon de concevoir l’action politique, reste-t-il sur une ligne révolutionnaire ?
Oui, le PTB veut un changement révolutionnaire de la société. Notre démocratie est très faible. Les citoyens n’ont quasi aucun droit d’interpellation au conseil communal. Les quatre partis traditionnels se sont habitués à ce système démocratique faiblard, où on demande juste aux gens de mettre une boule rouge à côté d’un nom, tous les trois ou quatre ans. Nous voulons une démocratie beaucoup plus large que ça. La démocratie, ce n’est pas seulement les élections et le parlement. Une grande partie de nos réformes sociales ont été écrites par des voies extraparlementaires. Je ne vais pas nier le fait que l’histoire en Belgique a été ponctuée de moments violents de confrontation entre les mouvements sociaux et le pouvoir. Non, le PTB n’est pas le parti des Bisounours ! Si j’avais vécu à l’époque du nazisme, j’espère que j’aurais eu le courage de m’engager dans la Résistance. Si Mandela n’avait pas utilisé la lutte armée, l’apartheid règnerait encore en Afrique du Sud. Mais dans le contexte de la Belgique aujourd’hui, nous rejetons clairement la violence. Il n’y a aucune ambiguïté là-dessus.
Entretien : François Brabant
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°71
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°72
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Juste une petite brève pour 2 choses :
1. Renforcement de la lutte des classes.
Comme vous l'avez sûrement vu, hier matin, Mittal annonce la fermeture de la moitié du froid dans le bassin industriel liégeois, un an après le chaud. Ce matin, les ouvriers ont débarqué à Bruxelles, il y a eu de la bagarre : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
C'est un grand défi pour le ptb de mener le combat avec les syndicats dans la région. Affaire à suivre.
2. Politique à la gauche de la gauche
Suite aux élections communales d'octobre passées, 2 élus locaux de la social-démocratie sont passés plus à gauche. Ce sont des élus de la "campagne".
- L'un, Germain Vossen, dans le tout petit village de Fexhe (3000 hab., province de Liège, près de la frontière linguistique), s'était inscrit au PC il y a quelques années. On n'avait plus entendu parler de lui depuis lors, puis il a déclaré vouloir rejoindre le PTB. Le parti doit encore communiquer sur le sujet.
- Le Mouvement de gauche, de l'ex-n°3 d'Ecolo, Bernard Wesphael, qui veut importer le "mélenchonisme" en Belgique francophone, a accueilli son 1er élu, qui vient d'une liste PS du village de Aubange (16 000 hab., à l'extrême sud-est de Belgique, aux frontières franco-luxembourgeoise). Pour rappel, le MG n'avait pas participé aux élections d'octobre (heureusement). Intéressant au niveau de l'évolution de leur conception politique et de classe, pas si de gauche que ça, dans ce reportage d'une tv locale, on apprend de la voix de Bernard Wesphael que sur 1200 membres et sympathisants le MG compte 500 à 600 patrons de PME ! Et que donc il faut baisser les "charges sur le travail" pour les PME. Sans parler de leur priorité politique sur la laïcité ... Ni de leur régionalisme wallon francophile ("ouh les vilains flamands qui sont tous de droite !").
Ils se préparent pour les élections de mai 2014, ils seront en congrès "fondateur" en mars.
1. Renforcement de la lutte des classes.
Comme vous l'avez sûrement vu, hier matin, Mittal annonce la fermeture de la moitié du froid dans le bassin industriel liégeois, un an après le chaud. Ce matin, les ouvriers ont débarqué à Bruxelles, il y a eu de la bagarre : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
C'est un grand défi pour le ptb de mener le combat avec les syndicats dans la région. Affaire à suivre.
2. Politique à la gauche de la gauche
Suite aux élections communales d'octobre passées, 2 élus locaux de la social-démocratie sont passés plus à gauche. Ce sont des élus de la "campagne".
- L'un, Germain Vossen, dans le tout petit village de Fexhe (3000 hab., province de Liège, près de la frontière linguistique), s'était inscrit au PC il y a quelques années. On n'avait plus entendu parler de lui depuis lors, puis il a déclaré vouloir rejoindre le PTB. Le parti doit encore communiquer sur le sujet.
- Le Mouvement de gauche, de l'ex-n°3 d'Ecolo, Bernard Wesphael, qui veut importer le "mélenchonisme" en Belgique francophone, a accueilli son 1er élu, qui vient d'une liste PS du village de Aubange (16 000 hab., à l'extrême sud-est de Belgique, aux frontières franco-luxembourgeoise). Pour rappel, le MG n'avait pas participé aux élections d'octobre (heureusement). Intéressant au niveau de l'évolution de leur conception politique et de classe, pas si de gauche que ça, dans ce reportage d'une tv locale, on apprend de la voix de Bernard Wesphael que sur 1200 membres et sympathisants le MG compte 500 à 600 patrons de PME ! Et que donc il faut baisser les "charges sur le travail" pour les PME. Sans parler de leur priorité politique sur la laïcité ... Ni de leur régionalisme wallon francophile ("ouh les vilains flamands qui sont tous de droite !").
Ils se préparent pour les élections de mai 2014, ils seront en congrès "fondateur" en mars.
Nikolaï- Nouveau
- Messages : 69
Date d'inscription : 17/10/2011
- Message n°73
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
a.filetta- Nouveau
- Messages : 66
Date d'inscription : 20/11/2011
Localisation : Belgique
- Message n°74
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Oui mais, en même temps, l'avant-garde prolétarienne c'est loin d'être le PTB aussi. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Faire des scores électoraux et être à l'avant-garde de la classe sont deux choses fort différentes, vous en conviendrez.
Aujourd'hui la plupart des médias bourgeois offrent une tribune au PTB. Dans la logique du cama Erve cela à une signification. Pour nous aussi...
Faire des scores électoraux et être à l'avant-garde de la classe sont deux choses fort différentes, vous en conviendrez.
Aujourd'hui la plupart des médias bourgeois offrent une tribune au PTB. Dans la logique du cama Erve cela à une signification. Pour nous aussi...
erve- Nouveau
- Messages : 95
Date d'inscription : 19/07/2011
- Message n°75
Re: Belgique : actualités, et plus si affinités
Juste pour signaler l'état d'esprit au sein du PTB :
Les évolutions récentes (élections, nombre de membres) et les défis pour l'avenir de la lutte des classe font que le PTB consacre cette année 2013 à une importance prioritaire à la formation idéologique et à la consolidation de son identité marxiste. Et ce, en vue du 9e congrès (sur notre vision du socialisme).
- A lire l'interview du président Peter Mertens.
Les questions concernants les 2000 nouveaux membres, de la menace de social-démocratisation, de son échevinat à Borgerhout et encore des élections de 2014 y sont abordées.
- A lire également les grandes lignes de notre vision du socialisme.
- et, last but not least, le sommaire du n° d'Etudes Marxistes (revue théorique du ptb) de ce trimestre sur un bilan sur les participations au pouvoir du PCF, PCE et PCdI/Rifondazione et leurs leçons : ici (si le lien ne marche pas, rafraîchir la page.
D'autre part, le sondage trimestriel RTL-TVI/Le Soir donne le PTB-PVDA autour des 3% dans l'ensemble du pays (3,1% en Wallonie, 2,8% à Bruxelles et en Flandre). C'est moins que dans les précédents sondages, mais c'est toujours largement plus que ce que les élections de 2010 et 2012 ont donné. Encore 14 mois d'efforts et de travail sur le terrain pour faire percer notre premier député
Quant aux grandes conclusions du sondage, les nationalistes flamands de la NVA perdent des points volés aux fascistes en Flandre, le PS renforce son leadership en Wallonie et les libéraux le dépasse à Bruxelles. Le reste des partis restent stables. Wesphael fait du raz-motte.
Baromètre politique RTL/Le Soir.
Les évolutions récentes (élections, nombre de membres) et les défis pour l'avenir de la lutte des classe font que le PTB consacre cette année 2013 à une importance prioritaire à la formation idéologique et à la consolidation de son identité marxiste. Et ce, en vue du 9e congrès (sur notre vision du socialisme).
- A lire l'interview du président Peter Mertens.
Les questions concernants les 2000 nouveaux membres, de la menace de social-démocratisation, de son échevinat à Borgerhout et encore des élections de 2014 y sont abordées.
- A lire également les grandes lignes de notre vision du socialisme.
- et, last but not least, le sommaire du n° d'Etudes Marxistes (revue théorique du ptb) de ce trimestre sur un bilan sur les participations au pouvoir du PCF, PCE et PCdI/Rifondazione et leurs leçons : ici (si le lien ne marche pas, rafraîchir la page.
D'autre part, le sondage trimestriel RTL-TVI/Le Soir donne le PTB-PVDA autour des 3% dans l'ensemble du pays (3,1% en Wallonie, 2,8% à Bruxelles et en Flandre). C'est moins que dans les précédents sondages, mais c'est toujours largement plus que ce que les élections de 2010 et 2012 ont donné. Encore 14 mois d'efforts et de travail sur le terrain pour faire percer notre premier député
Quant aux grandes conclusions du sondage, les nationalistes flamands de la NVA perdent des points volés aux fascistes en Flandre, le PS renforce son leadership en Wallonie et les libéraux le dépasse à Bruxelles. Le reste des partis restent stables. Wesphael fait du raz-motte.
Baromètre politique RTL/Le Soir.
Mer 27 Mar - 22:33 par Resistance
» Espagne : la crise et la lutte des classes…
Lun 25 Mar - 21:52 par Resistance
» Le Hezbollah et le « fonctionnaire » Obama
Lun 25 Mar - 21:47 par Resistance
» Religion = connerie ?
Lun 25 Mar - 13:34 par Joe
» Monti piteux, Merkel triomphante, ou le nouveau Drang nach Osten *
Dim 24 Mar - 18:29 par Resistance
» La chine est-elle socialiste?
Dim 24 Mar - 13:42 par erve
» Belgique : actualités, et plus si affinités
Dim 24 Mar - 11:43 par erve
» L'effort institutionnel est constant pour faire taire les voix des penseurs critiques
Ven 22 Mar - 15:44 par Joe
» Guerre au Mali : pour ou contre ?
Jeu 21 Mar - 15:38 par Joe