par Joe Lun 27 Fév - 15:05
Je trouve qu'il y a beaucoup de différences. Déjà n'oublions pas que Mélenchon est à l'origine un entriste trotskiste infiltré dans le PS ou rallié à lui, donc ils ne viennent pas de la même tradition politique. Ensuite Mélenchon n'a pas ses réseaux dans les grandes compagnies, ce qui n'est pas le cas du PS. La base de Mélenchon et du Front de gauche reste la petite bourgeoisie (bureaucratie d'Etat notamment), les syndicalistes, une partie de la classe ouvrière, notamment dans les plus grandes entreprises, le milieu associatif, etc. Donc ça fait déjà une différence entre Mélenchon et Hollande.
Ensuite le programme n'a rien à voir. Hollande cherche à concilier le capitalisme avec le bien-être des exploités. Il pense que ce bien-être ne peut se faire que par bon fonctionnement des entreprises. Il mise donc essentiellement sur la bourgeoisie et le capital en leur garantissant une austérité, à peine moins forte que celle de Nicolas Sarkozy. Cependant, le PS garde un fort soutien dans l'Education nationale (il a établi ses réseaux dans les années 60-70), et leur promet donc une création de 60 000 postes mais ponctionnés dans les autres services publics. Pour le reste, ce sera réduction des dépenses publiques pour donner des garanties aux marchés financiers. Les quelques mesures qu'ils avancent ne visent qu'à amoindrir le mal, comme la flexsécurité. Hollande n'est donc pas réformiste à proprement parler, c'est un gestionnaire du capitalisme.
Mélenchon est un vrai réformiste. Il n'a que les réformes en vue comme méthode, cependant il prétend vouloir sortir du capitalisme. Les mesures qu'il entend mettre en place, comme l'interdiction des licenciements boursier, ne vont pas du tout dans le même sens que celles du PS. Que l'on trouve ça irréaliste ou limité, c'est une autre question. Mais je ne crois pas que quelqu'un qui se réfère à la Commune de Paris, à rebours du Parti socialiste, puisse être comparable à Hollande. Mélenchon prétend vouloir devenir président, et oui j'espère qu'il le souhaite vraiment, c'est-à-dire qu'il souhaite aller jusqu'au bout de la logique. En même temps il sait très bien, et nous le savons tous, que c'est hautement improbable. L'intérêt est surtout de construire un rapport de force. En ce sens il ne diverge pas vraiment d'Arthaud, sauf que lui a l'avantage d'être crédible. Si on écoute Arthaud, on se dira : bah, à quoi bon, elle ne se prend même pas au sérieux.
Le rôle d'un parti communiste n'est pas d'expliquer au peuple ce qu'il faut faire. Ce serait très simple sinon, il suffirait de prendre le Manifeste, de le répéter en boucle dans les journaux, à la TV, partout où tu peux. En même temps, c'est vrai, c'est ce que fait LO. On voit le résultat. Mais un vrai parti communiste doit savoir conduire la révolution, et pour cela il faut qu'il puisse un minimum organiser les masses. Il faut donc en en être proche, ne pas s'en couper, et parfois passer des compromis. C'est ce qu'a fait Marx en participant à l'unification de Gotha, alors même qu'il critiquait le programme. Je pense que les communistes ont intérêt à participer au Front de gauche, mais il faudrait qu'ils le fassent sur une base clairement communiste.
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