Article de l'humanité.
Bachar Al Assad promet un dialogue mais l’armée réprime
Le président syrien, dans un discours prononcé à Damas, a fait un distinguo entre ceux qui ont pris les armes et la majorité des manifestants. Aussitôt des rassemblements hostiles au régime ont eu lieu dans plusieurs villes du pays. Frontière libano-syrienne,envoyé spécial.
C’est son troisième discours depuis le déclenchement des protestations en Syrie. Hier, le président syrien, Bachar Al Assad s’est voulu combatif, déterminé et rassurant (il a appelé les réfugiés ayant fui en Turquie à rentrer chez eux), beaucoup moins manichéen que le laisseraient entendre les extraits subtilement et politiquement choisis par les agences de presse et les grandes chaînes de télévision occidentales. S’il a fustigé les « saboteurs », ceux « qui ont porté les armes », avec lesquels il n’y a pas de « solution politique », il a pris soin de faire un distinguo parmi les protestataires. « Il faut faire la distinction entre eux (les manifestants et les autres qui ont des demandes légitimes) et les saboteurs. Les saboteurs forment un petit groupe qui tente d’exploiter la majorité sage du peuple syrien pour mettre en œuvre leurs nombreux desseins », a-t-il expliqué dans l’auditorium de l’université de Damas, devant un public tout acquis à sa cause.
Une minorité composée de « hors-la-loi »
Il a même parlé d’une « majorité » parmi les manifestants qui sont descendus dans la rue pour des raisons sociales et économiques – il a d’ailleurs évoqué le danger de la faiblesse ou de l’effondrement de l’économie syrienne –, par opposition à une minorité composée de « hors-la-loi » et de salafistes. « Ce sont (des personnes) qui se caractérisent par leurs pensées fondamentalistes (…). Ils sèment la destruction sous le prétexte des réformes et répandent le chaos sous le prétexte de la liberté », a dit le président syrien. Dans ces conditions, l’armée restera dans les rues. Le temps du retour dans les casernes n’est pas encore arrivé !
Cela établi, et alors qu’il se refuse à parler de « complot de l’extérieur », il lui fallait faire un geste politique fort. « Certains pensent qu’il y a des atermoiements en ce qui concerne les réformes, qu’il n’y a pas de sérieux. Ce n’est pas vrai, le processus de réformes est une conviction totale dans l’intérêt de la patrie et aucune personne raisonnable ne peut aller à l’encontre de la volonté du peuple », a-t-il estimé, en expliquant que les réformes envisagées ne pouvaient être décidées dans la précipitation, proposant d’attendre l’élection d’un nouveau Parlement en août pour leur examen. Il a appelé à un « dialogue national » qui pourrait aboutir à une nouvelle Constitution. « On peut dire que le dialogue national est le slogan de la prochaine étape », a-t-il lancé. Un dialogue dont l’ouverture dépend cependant « de la rédaction de la législation relative aux partis politiques et celle de la loi électorale – la législation la plus importante en matière de réforme politique », le dialogue portant alors sur l’ensemble de ces lois.
L’avenir de la syrie dépend de ce dialogue
« Ce dialogue est une initiative très importante à laquelle nous devons accorder une chance, car tout l’avenir de la Syrie, si nous voulons qu’il soit radieux, doit dépendre de ce dialogue auquel participeront tous les acteurs de la scène syrienne. » Ce dialogue national pourrait aboutir à des amendements à la Constitution ou à une nouvelle Constitution. « Cette Constitution a quarante ans, peut-être faudrait-il changer toute la Constitution mais certains proposent l’amendement de certains articles, puis une révision complète (…) qui a besoin d’un référendum », a-t-il souligné, citant même le fameux article 8 qui consacre depuis quarante-huit ans l’hégémonie du parti Baas.
Nouvelle fosse commune
Les autorités ont montré, lundi, à des diplomates accrédités en Syrie et à des journalistes une nouvelle fosse commune avec au moins huit cadavres, près de Jisr al-Choughour, une ville du nord-ouest du pays qui a été secouée par des violences au début du mois. Huit dépouilles ont été retirées d’un terrain vague utilisé comme dépotoir. Il s’agit de la troisième découverte de ce type. Il s’agirait des corps de policiers tués par des groupes armés.
Pierre Barbancey
Bachar Al Assad promet un dialogue mais l’armée réprime
Le président syrien, dans un discours prononcé à Damas, a fait un distinguo entre ceux qui ont pris les armes et la majorité des manifestants. Aussitôt des rassemblements hostiles au régime ont eu lieu dans plusieurs villes du pays. Frontière libano-syrienne,envoyé spécial.
C’est son troisième discours depuis le déclenchement des protestations en Syrie. Hier, le président syrien, Bachar Al Assad s’est voulu combatif, déterminé et rassurant (il a appelé les réfugiés ayant fui en Turquie à rentrer chez eux), beaucoup moins manichéen que le laisseraient entendre les extraits subtilement et politiquement choisis par les agences de presse et les grandes chaînes de télévision occidentales. S’il a fustigé les « saboteurs », ceux « qui ont porté les armes », avec lesquels il n’y a pas de « solution politique », il a pris soin de faire un distinguo parmi les protestataires. « Il faut faire la distinction entre eux (les manifestants et les autres qui ont des demandes légitimes) et les saboteurs. Les saboteurs forment un petit groupe qui tente d’exploiter la majorité sage du peuple syrien pour mettre en œuvre leurs nombreux desseins », a-t-il expliqué dans l’auditorium de l’université de Damas, devant un public tout acquis à sa cause.
Une minorité composée de « hors-la-loi »
Il a même parlé d’une « majorité » parmi les manifestants qui sont descendus dans la rue pour des raisons sociales et économiques – il a d’ailleurs évoqué le danger de la faiblesse ou de l’effondrement de l’économie syrienne –, par opposition à une minorité composée de « hors-la-loi » et de salafistes. « Ce sont (des personnes) qui se caractérisent par leurs pensées fondamentalistes (…). Ils sèment la destruction sous le prétexte des réformes et répandent le chaos sous le prétexte de la liberté », a dit le président syrien. Dans ces conditions, l’armée restera dans les rues. Le temps du retour dans les casernes n’est pas encore arrivé !
Cela établi, et alors qu’il se refuse à parler de « complot de l’extérieur », il lui fallait faire un geste politique fort. « Certains pensent qu’il y a des atermoiements en ce qui concerne les réformes, qu’il n’y a pas de sérieux. Ce n’est pas vrai, le processus de réformes est une conviction totale dans l’intérêt de la patrie et aucune personne raisonnable ne peut aller à l’encontre de la volonté du peuple », a-t-il estimé, en expliquant que les réformes envisagées ne pouvaient être décidées dans la précipitation, proposant d’attendre l’élection d’un nouveau Parlement en août pour leur examen. Il a appelé à un « dialogue national » qui pourrait aboutir à une nouvelle Constitution. « On peut dire que le dialogue national est le slogan de la prochaine étape », a-t-il lancé. Un dialogue dont l’ouverture dépend cependant « de la rédaction de la législation relative aux partis politiques et celle de la loi électorale – la législation la plus importante en matière de réforme politique », le dialogue portant alors sur l’ensemble de ces lois.
L’avenir de la syrie dépend de ce dialogue
« Ce dialogue est une initiative très importante à laquelle nous devons accorder une chance, car tout l’avenir de la Syrie, si nous voulons qu’il soit radieux, doit dépendre de ce dialogue auquel participeront tous les acteurs de la scène syrienne. » Ce dialogue national pourrait aboutir à des amendements à la Constitution ou à une nouvelle Constitution. « Cette Constitution a quarante ans, peut-être faudrait-il changer toute la Constitution mais certains proposent l’amendement de certains articles, puis une révision complète (…) qui a besoin d’un référendum », a-t-il souligné, citant même le fameux article 8 qui consacre depuis quarante-huit ans l’hégémonie du parti Baas.
Nouvelle fosse commune
Les autorités ont montré, lundi, à des diplomates accrédités en Syrie et à des journalistes une nouvelle fosse commune avec au moins huit cadavres, près de Jisr al-Choughour, une ville du nord-ouest du pays qui a été secouée par des violences au début du mois. Huit dépouilles ont été retirées d’un terrain vague utilisé comme dépotoir. Il s’agit de la troisième découverte de ce type. Il s’agirait des corps de policiers tués par des groupes armés.
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